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Santé. L’annonce de la suppression de l’équivalent de 130 postes au sein du CHU fait bondir les syndicats, qui mobilisent la semaine prochaine.
C’est au détour d’une réunion que les syndicats du CHU Charles-Nicolle ont appris la semaine dernière que leur établissement prévoyait la suppression de l’équivalent de 130 postes en 2016
« Les effectifs des hôpitaux diminuent alors que leur activité ne cesse d’augmenter », dénoncent les syndicats en constatant que, malgré une hausse de l’activité à Rouen de plus de 7 % en 2015, un objectif de hausse de 4 % en 2016, leur établissement visait à diminuer le nombre de postes (7 800 équivalents temps plein aujourd’hui dans les personnels non médicaux et 2 200 personnels médicaux). Bref, l’équation bien connue de « faire plus avec moins ».
Les services déjà sous tension
Origine du problème : le plan du ministère de la Santé de réduire de 860 M€ les dépenses de personnel d’ici 2017, avec des effets dans tous les établissements de France.
« Le problème, c’est que tous les secteurs de l’hôpital sont déjà sous tension », disent en substance les syndicats, qui soulignent que les personnels sont souvent rappelés pendant leurs jours de repos, que l’absentéisme est fort (9,7 %, toutes causes d’arrêt maladie confondues) parce que les salariés « n’ont pas le temps de récupérer » alors même que la fonction publique subit un gel des salaires depuis 2010. De quoi faire monter la pression dans la cocotte-minute. « Nos dotations n’augmentent pas aussi vite que notre activité et l’État ferme le porte-monnaie, demande à l’hôpital de s’autofinancer alors qu’il y a des dépenses incompressibles ».
La parade économique ? Limiter le nombre de lits. Dans la stratégie de l’hôpital, d’ailleurs ratifiée par l’Agence régionale de santé, les actes en ambulatoire devaient passer de 27 % (2012) à 47 % cette année, avec des équipes de nuit démantelées et des coûts moindres. « On en est loin et il y a eu une erreur stratégique en ne créant pas d’hôpital de jour mais des consultations », estime un syndicaliste. « En clair, pour diminuer les dépenses de santé, on va renvoyer les malades chez eux », rajoute l’intersyndicale. «Le problème, c’est que certains patients reviennent aux urgences parce que tous les malades ne peuvent supporter l’ambulatoire. » Or les urgences sont déjà sous très forte pression.