Saint-Hilaire-du-Harcouët : les urgences seraient en passe de fermer
Alors que les nouveaux bâtiments de l'hôpital de Saint-Hilaire-du-Harcouët ont été inaugurés voici à peine six mois, les urgences sont en passe d'être fermées. Un nouveau coup dur pour la santé dans le sud-Manche, et plus globalement dans le département.
"On nous l'a annoncé au CHSCT (Comité d'hygiéne, de sécurité et des conditions de travail) : les urgences de Saint-Hilaire-du-Harcouët vont fermer. La raison évoquée ? Etant donné qu'il n'y a que deux praticiens titulaires, l'ARS ne donnerait pas son accord à un maintien des urgences", explique Nathalie Jéhenne, déléguée CGT du personnel de l'hôpital. Après les urgences, le personnel craint que ce soit au tour de la radiologie de fermer ses portes, et notamment le service de mammographie. "On sait que si cet examen ne peut plus fait à proximité, un certain nombre de femmes ne se fera pas dépister", déplorent les délégués syndicaux.
Un groupement de territoire
L'organisation du groupement hospitalier de territoire, avec les sites d'Avranches et Granville, devrait être décidée en mars. "Ce que nous craignons, c'est qu'après le départ des urgences, la radiologie suive, puis le service de médecine. Il ne resterait plus à Saint-Hilaire-du-Harcouët que le SSR (Service de soins de réadaptation). Le site ne serait alors plus qu'un hôpital local. Les urgences les plus proches seraient alors à Avranches ou Fougères (Ille-et-Vilaine)".
Crainte pour l'avenir
Les membres du personnel de l'hôpital de Saint-Hilaire craignent avant tout pour leur avenir : "On nous demande de travailler sur un projet d'établissement, mais pour quoi faire ? Surtout si on nous retire nos services un à un... En tant que soignants, nous estimons que nous avons le droit d'être écoutés. On nous dit qu'il n'y a pas d'argent, mais les financements partent vers des établissments privés." Les délégués syndicaux sont d'autant plus en colère que "tous les directeurs d'hôpitaux ont reçu une prime supplémentaire en fin d'année, malgré le déficit, quand ils nous prônent l'économie".
Avertir la population
Si les délégués syndicaux se mobilisent aujourd'hui, c'est pour avertir la population. "Il faut que les habitants prennent conscience de la situation, faire des banderoles, c'est bien, mais il faut que le reste suive. On l'a vu dans le cas de Valognes, les décisions de fermeture peuvent aller très vite. Nous avons déjà senti une évolution. Aujourd'hui on nous a bien fait comprendre que les jours de l'hôpital étaient comptés".
Source: lamanchelibre.fr