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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 05:11
Réponse du collectif Caen Nuit Debout au communiqué de la préfecture

Nous dénonçons un communiqué mensonger véhiculé par les services de l'état et nous sommes scandalisés par la manipulation politique de la préfecture qui n'a fait qu'empêcher et nuire à la tenue d'un rassemblement démocratique et serein.

En effet, ce communiqué ne rapporte pas les faits tels qu'ils se sont véritablement déroulés, il porte de nombreux jugements de valeur, et il semble qu'il ait surtout pour vocation de manipuler l'opinion publique pour justifier une répression aveugle et féroce.

Nous vous proposons ici les événements de la nuit du 15 au 16 avril tels que nous les avons vécus :
nous étions tranquillement rassemblés sur la place Saint Sauveur dans le cadre du mouvement “Nuit Debout”. Ce mouvement est une initiative de convergence des luttes sociales en cours, de réappropriation des espaces publics et de discussion démocratique entre tous. Dans ce cadre, nous discutions calmement et collectivement en assemblée plénière. C'est alors qu'un nombre impressionnant de véhicules de police a surgi vers minuit. Menaçants, les hommes en bleus ont commencé à s'armer et à se disperser tout autour de la place. Pendant que certains d'entre nous ont tenté de discuter avec eux pour essayer de comprendre le pourquoi de l'intervention, l'assemblée s'est poursuivie, de manière moins sereine en raison de la menace policière inquiétant fortement les personnes présentes. Puis, nous avons pris la décision de couper le matériel de sonorisation et de le ramasser pour limiter le bruit contrairement à ce qu'affirme le communiqué. Nous avons eu le temps de débrancher tous les fils, les tables de mixage le groupe électrogène et les enceintes et de ranger tout cela dans les voitures avant la charge policière, nous n'avions plus ensuite qu'un tout petit appareil de sonorisation autonome et portatif beaucoup moins puissant pour pouvoir continuer l'assemblée. Malgré nos initiatives d'apaisement, rien n'y faisait. Après d'âpres discussions avec les représentants des forces de l'ordre, nous avons appris de leur bouche que ce qui les dérangeait, c'était notre présence sur la place. Ils nous ont affirmé que ce rassemblement était illégal car non déposé en préfecture.
Oui, vous avec bien lu, il est illégal de se rassembler sur une place publique sans en demander l'autorisation.
Ensuite, la police est descendue sur la place, casquée et armée de matraques, de gazeuses et de flashballs afin d'évacuer les personnes présentes. C'est seulement à ce moment qu'un jet de canette est intervenu et a atterri sur un bouclier de policier. Certainement la manifestation d'un sentiment d'injustice et d'exaspération vis à vis de cette intervention illégitime et la menace qu'elle représentait.
Puis ensuite, pluie de gaz lacrymogène, matraquage, destruction du matériel construit et installé pour l’occasion, tir de flashball… Quatre interpellations ont eu lieu.
Le campement a été littéralement saccagé dans une extrême violence par les forces de l'ordre.
Des individus ont été blessés par les coups, une jeune femme a déclenché une grave crise d'asthme due aux gazs sous les yeux indifférents des policiers. La place a ensuite été bouclée et il nous a été impossible d'y revenir.

Lorsque la préfecture annonce : “C'est pourquoi, ces manifestations et rassemblement doivent faire l'objet d'une déclaration et d'une autorisation préalable en Préfecture. Ce mouvement n'a pas fait l'objet d'une déclaration, par conséquent les mesures prises par les forces de police dans le cadre de ces rassemblements sont liées à la sécurité publique notamment lors d'occupation d'espace public.”
Nous souhaiterions lui rappeler que la légalité n'est pas toujours la légitimité, et que c'est justement l'objet de notre présence sur ces places que de contester l'injustice de certaines lois. Et comme le rappelle la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 en son article 35 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Ensuite, la préfecture rappelle “que tout acte de dégradation de bien public ou privé et d'atteinte aux personnes y compris sur les forces de l'ordre feront l'objet de plaintes et de procédures judiciaires.” Mais qu'en est-il du saccage par les policiers de biens construits avec la sueur des militants ou achetés collectivement ?
Et surtout qu'en est-il de l'atteinte aux personnes faite par les soi-disant forces de l'ordre dans une disproportion de moyens totale ?

Nous vous invitons à ré-occuper la place Saint Sauveur dès ce samedi soir 18h pour manifester notre détermination dans la poursuite de ce mouvement démocratique et notre opposition aux violences policières.

Communiqué de la Préfecture ci dessous

Réponse du collectif Caen Nuit Debout au communiqué de la préfecture
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