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Des contrôleurs de bus expliquent avoir été mandatés par la préfecture afin de procéder à des contrôles de migrants, sur la ligne 61 (Caen-Ouistreham). Celle-ci dément.
« Nous avons été alertés par des salariés de Twisto, qui indiquent que la préfecture a sollicité la direction de Keolis Twisto afin de procéder au contrôle de migrants sur la ligne de bus 61 Caen - Ouistreham », indique Thierry Poulennec, secrétaire de la section des retraités de Twisto de la CGT.
Documents à l'appui, le secrétaire explique que les agents se sont vu remettre un tableau, comportant les colonnes « Nombre de migrants contrôlés » et « Nombre de migrants verbalisés », à remplir.
Il fait également état d'une note manuscrite, présente dans le bureau des contrôleurs, précisant de« faire remonter la mise en place de squats ».
Thierry Poulennec dénonce des « méthodes dignes d'une période très sombre de notre histoire ».
Lors du dernier conseil communutaire, jeudi 28 avril 2016, Joël Jeanne et Gérard Leneveu, élus PCF de Mondeville et Giberville, avaient interpellé le président de l'agglomération, Joël Bruneau (LR), à ce sujet. Il avait répondu ne pas être au courant des faits évoqués.
Problématiques « de sécurité et de lutte anti-fraudes »Pour la direction de Keolis Caen, jointe ce mardi 3 mai 2016, il s'agissait de répondre à des problématiques "de sécurité et de lutte anti-fraude. En février, les syndicats et des salariés nous ont alertés sur ces deux points, explique Bruno Guégan, directeur de Keolis Caen. Il n'y a pas eu d'incident, mais des conductrices ont senti une pression, de la part de certaines personnes. Et la plupart des migrants ne payaient pas leurs tickets pour aller à Ouistreham."
La direction se rapproche alors de la préfecture du Calvados. "Les trajets de la ligne 61, le soir, ont été systématiquement contrôlés, avec la présence d'agents de police, entre le 5 et le 12 mars 2016, poursuit Bruno Guégan. Aujourd'hui, les contrôles sont plus espacés, il y a moins de fraudes. A partir du moment où les gens paient, ils peuvent prendre le bus."
Concernant le tableau qui aurait été remis aux agents, la direction renvoie vers la préfecture. « En tant que préfet, je ne délivre pas d'injonctions aux agents de Twisto, a déclaré ce mardi 3 mai le préfet du Calvados, Laurent Fiscus, sur l'antenne de France Bleu Normandie. En revanche, les contrôleurs de tous les transports publics peuvent apporter certaines informations (...) que ce soit à propos de migrants ou de tout autre problème. »