Nouvelle poussée de fièvre à l'hôpital Pasteur de Cherbourg

La surcharge de travail est dénoncée par le personnel soignant.

Une nouvelle fois, une partie des personnels a contesté le manque de moyens et l'organisation des services du centre hospitalier public.

Tohu-bohu bon enfant dans le couloir de chirurgie C1 de l'hôpital Pasteur, hier après-midi. Tous les personnels du service sont là, tous en grève, mais assignés, donc à poste. Ils expriment leur mécontentement devant la charge de travail et l'organisation des services. « La chirurgie C1 est un hôpital de semaine qui normalement fait de la chirurgie. On s'en sert comme variable d'ajustement parce qu'il n'y a pas assez de lits de médecine, dénonce Eric Labourdette du syndicat Unsa, engagé dans le mouvement avec FO et la CGT. Ce service a été ouvert en urgence le week-end à plusieurs reprises, pour faire face à un afflux de malades. « On ouvre un service de médecine, et il n'y a pas de médecin dans le service. On a le cas de personnes qui n'ont pas vu de médecin pendant deux jours. »

Pour les syndicalistes, la dégradation du service vient aussi du manque de personnel. « Parce que nous sommes en flux tendu, nous n'avons plus les moyens d'assurer nos taches de service public. On a à peu près 30 infirmières sur 600 qui ne sont pas remplacées. Le personnel, c'est 71 % des charges d'un hôpital. On ne renouvelle pas les contrats de travail, on ne compense pas les arrêts maladie, et on se retrouve dans cette situation. C'est un problème national et local. Localement, il faut que tout le monde joue le jeu. Ces 18 lits (ceux du service de chirurgie C1), on doit les trouver sur l'hôpital. Et puis, il faut embaucher un médecin. »

Régressiondes épidémies d'hiver

Benoît Gauthier, directeur adjoint, et Mme Chanoine, directrice des soins, répondent que l'affluence des malades dans les services peut varier, que la chirurgie peut aussi être ponctuellement en surcharge et que la répartition des lits et des postes dans les services fait l'objet d'une politique à long terme. D'un point de vue médical, la situation devrait se détendre prochainement. Le nombre de personnes âgées hospitalisées pour grippe et gastro-entérite est élevé, comme toujours fin janvier. Mais « les épidémies d'hiver sont en régression ».

Sur les recrutements, Benoît Gauthier indique que l'hôpital a une « politique volontariste ». Un pneumologue à temps partiel a été recruté, ainsi que deux assistants en cardiologie, « les disciplines où nous avons le plus de pathologies en hiver ». Pour le personnel soignant de chirurgie 1, « nous avons procédé à deux recrutements en janvier pour renforcer l'équipe ».

La direction de l'hôpital précise aussi que cette politique de recrutement va se poursuivre, pour compenser les départs en retraite prévus l'été prochain. « Il y a aura ici ou là des tensions, mais pas plus qu'ailleurs, c'est l'ensemble des hôpitaux qui est touché. »

L'hôpital Pasteur emploie actuellement 2 500 personnes, dont 200 médecins et 600 infirmière

Source Ouest France (29 janvier 2011)