« On a gagné une bataille, pas la guerre. Il faut rester déterminés et mobilisés. » Samedi après-midi, apprenant que l’Agence régionale de santé (ARS), par son directeur Michel Laforcade, venait d’accepter le moratoire sur la fermeture du service de chirurgie de l’hôpital, Irène Leguay, infirmière en psychiatrie et porte-parole du comité de défense, ne cachait pas sa « satisfaction ».
La veille, lors du Conseil municipal, elle s’était fait entendre du maire et président du conseil de surveillance de l’établissement, Jean-Jacques de Peretti, grâce à un discours certes argumenté, mais plus émouvant que d’habitude. Un supplément d’âme peut-être décisif. « Tant mieux. Je voulais toucher l’homme. Je reste convaincue que notre combat est légitime et qu’il dépasse les clivages politiques. Il a fait preuve de responsabilité et de lucidité à la vue des nouveaux documents du rapport . »
L’appel au préfet
Peretti s’était engagé vendredi soir à téléphoner à Michel Laforcade pour demander ce moratoire tant souhaité par les défenseurs de l’hôpital. « Puisque le rapport de l’ARS n’est pas définitif, pourquoi ne pas suspendre toute décision de fermeture de service avant de l’avoir ? », avait commencé l’élue d’opposition Annick Le Goff, présidente du comité. Samedi matin, le maire a donc convaincu le directeur de l’ARS de patienter « quelques jours », jusqu’à ce que le rapport définitif ne tombe. Une lueur d’espoir dans laquelle Irène Leguay et les siens veulent s’engouffrer.
« En actant ce moratoire, M. Laforcade veut peut-être dire qu’il y a une remise en cause du projet médical. À nous de travailler sur un projet alternatif. Pour cela, on attend que le préfet de la Dordogne s’implique, réunisse autour d’une table les chirurgiens, les élus, la direction et les associations pour trouver une solution. » Car si le train est arrêté, il n’a pas encore fait marche arrière.