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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 11:18

 

Contre l'austérité, trois syndicats, la CGT, FO et Solidaires, ont appelé mardi l'ensemble des salariés, du public et du privé, à observer une journée de grève nationale le 9 avril. "Le pacte de responsabilité, la rigueur budgétaire, nombre de dispositions du projet de loi libéral Macron aggravent la situation des salariés", ont estimé les représentants de ces trois organisations réunis en intersyndicale au siège parisien de FO, dans une déclaration commune.

 

Selon ces syndicats, "de nombreuses luttes et mobilisations syndicales sont d'ores et déjà engagées dans les entreprises". "Pour faire converger ces revendications et exiger du gouvernement et du patronat qu'ils y répondent, la CGT, FO et Solidaires s'engagent dans un processus de mobilisation", expliquent-elles.

 

"Une première étape importante"

 

 

Pascal Pavageau, membre de la direction de FO, a précisé à l'issue de la rencontre que l'initiative se concentrait autour de l'appel à "une grève interprofessionnelle" et permettait, "autour de cette date du 9 avril, de faire converger les actions engagées dans les différentes filières et branches" professionnelles. "Il s'agit d'une première étape importante", a ajouté Virginie Gensel-Imbrecht, membre de la nouvelle direction de la CGT.

 

"Après ce qui s'est passé avec le projet de loi Macron" mardi où le gouvernement a décidé de recourir à l'article 49-3 de la Constitution pour le faire adopter, "il est nécessaire de proposer la mobilisation des salariés dans leur ensemble", a-t-elle ajouté. Toutefois, a précisé M. Pavageau, "le 9 avril n'est pas une journée de grève interprofessionnelle contre la loi Macron", mais cette loi "renforce une situation extrêmement dégradée et intenable".

 

Pour Verveine Angéli, porte-parole de Solidaires, cette mobilisation est "positive et attendue par les salariés". Bernadette Groison, numéro un de la FSU, présente à cette intersyndicale, a affirmé que son syndicat déciderait au mois de mars s'il allait rejoindre cette action.

 

 

Différences d'analyse

 

 

Les modalités précises de cette initiative - notamment concernant les appels à des manifestations - seront décidées prochainement par les organisations concernées. L'intersyndicale avait été proposée par le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, qui avait un mandat de son congrès réuni à Tours, début février, pour proposer aux autres syndicats d'organiser ensemble une journée de grève contre l'austérité.

 

Mais les centrales réformistes CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa ne se sont pas montrées au diapason. Elles ont décliné l'invitation, faisant état de différences d'analyse, notamment sur le pacte de responsabilité. Le 9 avril sera donc une nouvelle fois une initiative à l'appel de Force ouvrière, de la CGT et de Solidaires, qui ont déjà battu le pavé ensemble à plusieurs reprises depuis deux ans , notamment contre la réforme des retraites et le pacte de responsabilité.

 

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 11:11


Clinque-evacuee-et-muree.PNG

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 15:33

Le voile est levé ! Parti du Rosmeur à 16 h, le Den Paolig 2015 fait le tour de la ville. En ce premier jour des Gras, Douarnenez découvre le visage de son bonhomme carnaval.

Pour comprendre le jeu de mot, il faut avoir suivi l’actualité d’une ville préoccupée, depuis six mois, par le maintien de la chirurgie ambulatoire au sein de son hôpital de proximité.

 
le-carnaval-intronise-jean-daurissi-den-paolig

 

 

Jeu de mot

 

Depuis que les anesthésistes du Bloc opératoire de Cornouaille (Boc) refusent de pratiquer à Douarnenez, toute la ville et, au-delà, le territoire de santé, du Cap Sizun à la Presqu'île de Crozon, en passant par le Haut-Pays bigouden (au total, entre 50 000 et 100 000 habitants), s’inquiètent pour l’hôpital Michel-Mazéas et redoutent sa transformation en un pavillon de long séjour…

 

Début décembre, ils étaient déjà 4 500 à défiler dans les rues de Douarnenez, derrière l’unique banderole unitaire « Touche pas mon hosto », pour contester la décision de l’Agence régionale de santé (ARS) de fermer la chirurgie ambulatoire de cet hôpital de proximité.

 

Un anesthésiste !

 

L’ARS invoque une pénurie conjoncturelle de médecins anesthésistes. Le comité de soutien, lui, estime légitime une clause d’exception dans le Schéma régional d’organisation des soins (Sros), qui permettrait de recruter un anesthésiste, spécialement à Douarnenez et non au sein du Bloc opératoire de Cornouaille (Boc).

 

Un anesthésiste pour Douarnenez ? Oui, quelqu'un qui endormirait ici, pour plagier le jeu de mot du Comité d'animation des Gras de Douarnenez.

source: ouest-france

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 14:18

Conclusion du jugement du tribunal de Nîmes

Victoire pour le comité et naître au Pays d'APT qui se bat depuis bientôt 4 ans et qui voit enfin ses efforts récompensés

D E C I D E :

Article 1er : La décision du 15 mai 2012 par laquelle le directeur général de l’agence

régionale de santé a accordé le renouvellement de l’autorisation de gynécologie-obstétrique du centre hospitalier d’Apt pour une durée limitée à deux ans est annulée, en tant qu’elle fixe à deux ans la durée de l’autorisation qu’elle délivre.

Article 2 : Il est enjoint au directeur général de l’ars Provence-Alpes-Côte d’Azur de

réexaminer la demande de renouvellement de l’autorisation de gynécologie-obstétrique du centre hospitalier du pays d’Apt.

Article 3 : L’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur versera au le comité des usagers pour le

soutien et la défense du centre hospitalier du pays d'Apt la somme de 1.500 euros au titre de

l'article L.761-1 du code de justice administrative.

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 10:15

Une minute de silence a été respectée ce lundi à l'EPSM à Caen, à la mémoire de l'infirmier qui s'est suicidé à Lyon. L'occasion de dénoncer les récentes restructurations.

 

La CGT a appelé ce lundi tous les personnels des hôpitaux psychiatriques à apporter leur soutien aux collègues de l'infirmier du Vinatier, centre hospitalier spécialisé à Lyon, qui vient de se suicider. Un drame survenu alors que l’établissement venait de connaître une agression d’un autre infirmier par un patient à l'arme blanche, et deux décès de patients.

 

À Caen, à l’EPSM (Établissement public de santé mentale), cette action a été relayée. « Ces événements sont la sombre illustration des conséquences des politiques menées en psychiatrie depuis des années », expose Bruno Lechaftois, au nom de la délégation d’une dizaine de personnes.

 

La situation actuelle au sein de l'EPSM a été pointée. « Le plan de modernisation mis au point par la direction, et que nous combattions depuis dix-huit mois, est opérationnel depuis le 1er janvier. Il porte sur une perte de cinq jours de RTT, une réduction de la durée des transmissions, et la perspective de 54 suppressions de poste. Les conditions de travail sont dégradées, ainsi que la prise en charge des patients. » La délégation a déposé une motion à la direction de l’EPSM, exigeant notamment « l’arrêt de toutes les restructurations » en psychiatrie.

 

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 10:04
Grève et rassemblement prévus ce mardi à partir de 8h, et pétition déjà signée par un millier de personnes, l'intersyndicale CGT, FO, SUD et UNSA des Hôpitaux universitaires de Strasbourg est vent debout contre l'externalisation des prestations des Agents des services hospitaliers qualifiés (ASHQ). Employés de l'hôpital, ces derniers sont chargés du nettoyage des chambres, de l'entretien des locaux ou encore de la distribution des repas.
Il y a entre 1.000 et 1.200 ASHQ aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), dont 127 aux pôles gynéco-obstétrique et pédiatrique, les deux concernés par cette externalisation. Parmi lesquels, selon les syndicats, 80 CDD ne seront pas non-renouvellés.
 
Entrée en vigueur le 1er mai
 
«C'est une expérience sur deux ans. Mais on sait que ce sera validé au final pour tous les ASHQ dans tous les services, avance Claudine Giorgi de la CGT, qui déplore la politique d'austérité budgétaire menée par la direction des HUS. Cette expérience est menée pour faire des économies sur le dos des salariés de 2 millions d'euros par an». L'intersyndicale s'est déjà prononcée contre ce projet en instance début janvier, mais son avis n'est que consultatif. Les syndicats qui la composent se retrouvent «devant le fait accompli»: l'expérience débutera le 1er mai.
 
Outre la crainte des suppressions de postes, les syndicats estiment que cette externalisation est un «drame» pour le patient, au niveau de la qualité du service rendu ou de son relationnel avec les soignants. «L'ASHQ parle avec le patient, est capable de voir si ça ne va pas. L'agent est confronté à la maladie, à la mort... C'est un métier, une vocation, que l'on n'apprend pas en 15 jours de formation», juge Claudine Giorgi.
 
Des protocoles à respecter
 
De point de vue des formations justement, l'intersyndicale redoute que les employés de l'opérateur privé ne respectent pas les différents protocoles mis en place lors de l'entretien des locaux ou encore qu'ils ne respectent pas le secret professionnel, «surtout dans un service comme le gynéco-obstétrique, où il y a des IVG...».
 
Pour Christian Prud'homme du syndicat FO, l'opérateur privé rime avec «moins de personnel et donc moins de temps passé sur place. Les employés vont venir quelques heures le matin, le midi et le soir, alors que nous, nous employons les ASHQ pendant 7h30 d'affilée».
 
Les syndicats ont donc décidé de se mobiliser à l'occasion d'un CTE extraordinaire de mardi matin. Cette journée de mobilisation ne perturbera pas les patients des HUS, assurent-ils.
 
 
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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 09:54
H comme Hôpital, Dz pour Douarnenez. Trois lettres tracées sur le sable pour préparer la fresque humaine prévue à la tombée de la nuit. L'objectif : faire du "reuz", version douarneniste du buzz, pour empêcher la fermeture du service de chirurgie ambulatoire, prévue au 1er mars. L'Agence Régionale de la Santé propose de maintenir un anesthésiste quatre demi-journées par semaine, alors que les médecins en réclament six.
 
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"Ce qui nous inquiète c'est d'être obligé d'aller jusqu'à Quimper, avec sans doute des embouteillages à l'hôpital" explique Guy, qui habite Plonevez-Porzay. "UN hôpital qui n'a plus de maternité, qui n'a plus de réanimation, qui n'a plus de chirurgie, est-ce que c'est encore un hôpital" demande Yves Jardin, du Comité de défense de l'hôpital.
 
A leur côté pour une fresque visible dans la nuit, la SNSM a tiré des fusées de détresse. Tout un symbole.
 
 
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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 09:15

 

Le 19 janvier 2015 s’est tenu le procès pour homicide involontaire d’une permanencière du Centre 15 du CHU d’Angers. La direction du CHU était, elle aussi, sur les bancs des accusés pour le même motif.

 

LES FAITS

 

Le 19 janvier 2015 s’est tenu le procès pour homicide involontaire d’une permanencière du Centre 15 du CHU d’Angers.

La direction du CHU était, elle aussi, sur les bancs des accusés pour le même motif.

Ce procès, très médiatisé, faisait suite à une affaire remontant à 2009 où, après plusieurs appels au Centre 15 d’Angers, une jeune femme de 27 ans est décédée.

Face à ce drame, la famille de la victime a porté plainte et une instruction a été ouverte.

Lors de l’audience du 19 janvier au tribunal d’Angers et pendant 8h, l’ensemble des éléments de cette affaire a été débattu.

 

La collègue PARM*, le Directeur du CHU, l’ancien chef de service du Centre 15 et le rapporteur de l’IGAS* ont été minutieusement interrogés par les juges.

La direction du CHU considère qu’elle n’a aucune responsabilité et renvoie l’entièreté

de la faute sur la PARM.

L’IGAS et le chef de service considèrent qu’il n’y a aucune défaillance de l’institution,

en terme de formation et de protocoles…

 

A l’issue des débats, l’avocate générale a requis 1 an d’emprisonnement avec sursis

pour la PARM et 50 000€ d’amende pour le CHU. Le délibéré a été renvoyé au 16

mars 2015.

 

Cette affaire et les débats qui ont eu lieu, renvoient à de multiples questions sur la

responsabilité des agents exerçant dans les Centre 15.

 

LA FORMATION.

 

Aujourd’hui encore, travailler dans un Centre 15 ne nécessite aucune formation initiale, aucun diplôme, aucune expérience.

La seule formation obligatoire après l’embauche est le CEHT*, formation technique sans rapport direct avec les spécificités d’un Centre 15.

La formation des permanenciers repose donc sur la volonté de chaque établissement

de former plus ou moins ses agents.

 

Pourtant une circulaire de la DHOS du 18 janvier 2005 ordonne aux établissements de mettre en oeuvre une formation adaptée aux PARM/ARM*, la FAE* dès 2006.

 

D’après l’IGAS, en 2009, seulement 4% des permanenciers avaient pu être formés !

 

LES RESPONSABILITES.

 

Sans formation initiale, le contour des actes, des compétences, des responsabilités des PARM reste imprécis. Les propos du directeur du CHU d’Angers, du chef de service et de l’IGAS sont très éclairants sur ce sujet. "Les PARM/ARM statutairement du personnel administratif) doivent recueillir lors d’un appel les données administratives (nom, adresse, tél…) et prioriser la gravité. Ils ne font pas partie du personnel médical, il n’est donc pas de leur compétence d’établir un diagnostic, et doivent faire réguler par le médecin l’intégralité des appels.

En cas de forte affluence, des procédures dégradées permettent au PARM/ARM de

réguler eux- mêmes et de décider d’envoyer tel ou tel secours."

 

Ces propos sont, d’une part contradictoires et, d’autre part, ne reflètent absolument pas la réalité du fonctionnement des Centre 15.

Comment affirmer que les PARM/ARM ne doivent pas faire de diagnostics (ou pré-diagnostic) et leur demander en même temps de prioriser les appels !

Sur quelles bases, quelles notions ?

Sur quels éléments, tout d’un coup, les considérer compétents sur des procédures dégradées ?

Comment peut-on affirmer devant un tribunal que l’intégralité des appels est transférée au médecin régulateur ? Au Centre 15 d’Angers, c’est 230 000 appels par an pour 1 poste de médecin régulateur !

 

LES EFFECTIFS

 

Le manque d’effectif dans les Centre 15 est une réalité maintes fois dénoncée. Le recours à des contractuels est monnaie courante, parfois plus de 50% de l’effectif.

La mise en place d’horaire dérogatoire en 12h, l’alternance jour/nuit accentuent la fatigue, la pression et favorisent de fait les risques d’erreurs. Ce manque de moyens touche l’ensemble des personnels des Centre 15, PARM/ARM et Médecins ! Les conditions de travail dégradées de ces services entraînent une ambiance souvent très tendue entre PARM et Médecins.

 

LES MOYENS MATERIELS

 

Là aussi, l’absence de règles définies fait que les situations des Centre 15 sont très hétérogènes.

Dans certains centres, les postes de travail sont inadaptés, les équipements pas forcément ergonomiques, le matériel de téléphonie désuet, le mobilier inadéquat pour une durée de travail de 8h à 12h. Les logiciels dont disposent les PARM ne sont pas tous appropriés, certains sont des aides à la décision, d’autres, par contre, n’apportent aucune assistance sur ce plan-là.

 

UNE REACTION S’IMPOSE

 

La Fédération SUD Santé Sociaux considère, à travers l’analyse de ces éléments, que l’ensemble des collègues travaillant dans les Centre 15 en France, se trouve dans une situation de danger qui peut, à tout moment, mettre leur responsabilité individuelle en jeu.

 

L’absence de décision du ministère de la Santé sur la formation, le cadrage du métier de PARM/ARM, l’insuffisance des moyens humains mis en oeuvre (médecins et PARM) ne sont plus acceptables.

 

Pour la fédération SUD Santé Sociaux l’ensemble, de ces éléments confirme la nécessité urgente que le ministère prenne à bras le corps ce dossier et fasse avancer rapidement les revendications portées par les PARM depuis plusieurs années :

- une formation initiale qualifiante et reconnue du métier de PARM/ARM,

-la mise en place d’un plan de formation continue adaptée à l’évolution de la profession,

-un reclassement systématique en catégorie B des agents en poste.

 

Ce qui est arrivé à Angers peut arriver à tout moment ailleurs.

 

En rendant seule responsable la collègue PARM/ARM, l’IGAS et la direction du CHU d’Angers donnent un signal très inquiétant pour l’ensemble de cette profession.

La Fédération SUD Santé Sociaux demande un rendez-vous très rapidement au ministère pour porter les revendications des ARM/PARM La Fédération SUD Santé Sociaux demande aux PARM/ARM d’être vigilants et n’exclue pas un appel à la mobilisation dans les mois qui viennent.

 

*PARM/ARM : permanencier auxiliaires de régulation médicale/assistant de régulation médicale (depuis 2011)

*IGAS : inspection générale des affaires sociales.

*DHOS : direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins.

*CEHT : certificat d’exploitation hospitalier en télécommunication.

* FAE : circulaire DHOS n° 2005-32 du 18 janvier 205 / formation d’adaptation à l’emploi des permanenciers auxiliaires de régulation médicale

 

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 08:54

 

Le projet de loi santé qui devrait bientôt être présenté en Conseil des ministres, et débattu au Parlement début 2015, a les atours d’une réforme juste. Au-delà de nécessaires mesures de prévention, elle réintroduit la notion de service public hospitalier, généralise le tiers payant, permet des actions de groupe ou instaure un peu de démocratie sanitaire. Elle n’est cependant pas à la hauteur des enjeux de notre système de santé. Et surtout, nous explique le défenseur de l'accès aux soins pour tous, André Grimaldi, elle fragilise insidieusement le statut de l’hôpital public.

 

Pouvez-vous nous présenter le contenu du projet de loi santé ?

 

André Grimaldi. Il s’agit d’une loi qui prétend « refonder » notre système de santé. En réalité, elle se contente de l’aménager. Parmi les bonnes intentions, on peut retenir l’accent mis sur la prévention, l’élargissement de l’accès à la contraception d’urgence, l’éducation à la santé dès l’école, la mise à disposition d’une information nutritionnelle unique et simple, la possibilité pour les sages-femmes et les pharmaciens de vacciner, le plafonnement des coûts des soins bucco-dentaires pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé, la volonté affirmée de mettre en place d’ici à 2017 le tiers payant permettant au patient de ne pas avoir à avancer les coûts des soins remboursés par la Sécurité sociale et par les mutuelles, la mise en place d’un numéro unique d’appel à un médecin de garde, la possibilité d’actions de groupe pour les personnes victimes d’un scandale sanitaire et enfin la création du statut d’infirmier clinicien pouvant effectuer un certain nombre d’activités médicales. Attendons de voir comment cela se traduira en pratique. Mais elle est décevante sur les sujets majeurs.

 

Est-elle en rupture avec la loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de Roselyne Bachelot ?

 

André Grimaldi. Elle est en rupture dans les mots. D’une part, la loi restaure la notion de service public hospitalier (SPH) que la loi Bachelot avait supprimée et, d’autre part, elle pointe très justement le défiauquel fait face notre système de santé : le développement des maladies chroniques. 17 millions de personnes en sont atteintes en France, dont 9 millions utilisent 65 % du budget de la Sécurité sociale. Or le traitement de ces patients nécessite une médecine personnalisée et intégrée à la fois biomédicale, pédagogique, psychologique et sociale. Il faut aussi une médecine coordonnée entre la ville et l’hôpital. Le financement des hôpitaux à l’activité (T2A) et la rémunération des médecins libéraux à l’acte sont des obstacles au développement de cette nouvelle médecine.

 

 

« LA DÉPENSE DE SANTÉ, PUBLIQUE À HAUTEUR DE 75 % ET PRIVÉE À 25 %, REPRÉSENTE 12 % DU PIB, LES ENJEUX FINANCIERS SONT DONC COLOSSAUX. »

 N’est-ce pas un progrès de parler de « service public hospitalier » ?

 

André Grimaldi. Oui, c’est un progrès, mais se contenter de le définir par ses obligations (permanence et adaptation des soins, non-sélection des patients, absence de dépassement d’honoraires) est très insuffisant. Les deux principaux critères devraient être l’indépendance des professionnels vis-à-vis des puissances financières et une gestion fondée sur le juste soin pour le patient au moindre coût pour la collectivité et non sur la recherche de la rentabilité. Le fait de verser des dividendes à des actionnaires ou de choisir les activités en fonction de leur rentabilité devrait être incompatible avec l’appartenance au SPH. Or la loi dit l’inverse. Elle affirme que si les cliniques commerciales respectent les « obligations » du SPH, elles pourront en faire partie ! Il faut que les soignants soignent en fonction de l’intérêt du patient, et pas en fonction de leur intérêt personnel ou de l’intérêt de leur financeur. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de comptes à rendre. L’hôpital public doit être au service du public et agir dans son territoire au service de la santé publique.

 

Que recouvre la notion de « service territorial de santé au public » ?

 

André Grimaldi. Pour ne pas dire « service public », on a inventé l’expression de « service au public ». Il s’agit d’une auberge espagnole où les professionnels imposeront leurs choix en passant contrat avec les agences régionales de santé (ARS). Il fallait au contraire assumer la dualité de notre système avec, d’un côté, la vieille médecine libérale et son paiement à l’acte et, de l’autre, une nouvelle médecine d’équipe, en centre de santé ou en maison médicale secteur 1, non payée à l’acte et travaillant en liens structurels avec les hôpitaux publics.

 

Vous dites que les frontières entre le privé et le public sont de plus en plus poreuses. En quoi ?

 

André Grimaldi. Non seulement notre système est mixte, fruit du double compromis historique de 1945 entre, d’une part, l’État et la médecine libérale et, d’autre part, la Sécurité sociale et les assurances privées dites complémentaires, mais en plus on brouille les cartes. On laisse entendre que la Générale de santé, qui vient d’être rachetée par le groupe Ramsay, pourrait très bien faire partie du SPH et on mélange sous le terme de protection sociale l’assurance maladie obligatoire et les assurances complémentaires moins égalitaires, moins solidaires et beaucoup plus chères. Pour accroître la confusion on joue sur les mots. Des cliniques commerciales s’appellent hôpital, des assurances privées lucratives s’appellent mutuelles et, à côté de l’UNCAM (l’assurance maladie obligatoire), il y a les assurances privées mutualistes ou non regroupées dans l’UNOCAM !

 

 

« LA SÉCU SE CONSACRERA AUX PLUS PAUVRES, AUX PATHOLOGIES GRAVES, LES SOINS COURANTS SERONT LAISSÉS AUX ASSURANCES COMPLÉMENTAIRES. »

 

Vers quel système de santé va-t-on ?

 

André Grimaldi. On va garder notre système mixte, mais en continuant progressivement à le privatiser. La Sécu se consacrera aux personnes les plus pauvres (CMU) et aux patients ayant les pathologies les plus graves, et les soins courants seront de plus en plus laissés aux assurances complémentaires. L’institution de l’obligation d’une assurance complémentaire d’entreprise (subventionnée par l’État) est une première étape. Les conséquences du désengagement de la Sécu au profit des mutuelles et des compagnies d’assurance sont connues : accroissement des inégalités sociales de santé, augmentation des dépenses de santé, mais réduction relative de la dépense publique. La structure des dépenses de santé détermine en grande partie leur coût global. Elle est aux États-Unis pour moitié publique et pour moitié privée, avec une dépense totale de 18 % du PIB. En Grande-Bretagne elle est à près de 100 % publique avec une dépense totale de 9 % du PIB. La France a une structure de dépense de 75 % publique et de 25 % privée avec une dépense totale de 12 % du PIB. Les enjeux financiers sont évidemment colossaux pour les assureurs privés. Dans cette affaire, la mutualité joue hélas le rôle du cheval de Troie. En ce qui concerne les hôpitaux, la logique de privatisation entreprise par Nicolas Sarkozy a été freinée par les mouvements d’opposition qu’elle a suscités. Mais, avec la nouvelle définition du SPH, les hôpitaux publics pourraient devenir des établissements privés à but non lucratif. Ils auraient ainsi une plus grande « souplesse » pour embaucher et débaucher les personnels. C’est le programme clairement exprimé par François Fillon, un ex-gaulliste social !

 

Quelles mesures aurait-il fallu prendre pour asseoir un système de santé solidaire ?

 

André Grimaldi. Il aurait fallu aller en sens inverse, en définissant un panier de soins égalitaire remboursé à 100 % par la Sécu permettant à chacun d’être bien soigné au moindre coût. Les soins superflus ou relevant de choix personnels seraient financés par les assurances supplémentaires (mutualistes ou non) ou directement par les ménages euxmêmes. Ce n’est pas à la Sécu de rembourser les cures thermales, l’homéopathie, les médicaments sans amélioration du service médical rendu et la multiplication d’examens inutiles... Mais elle ne rembourse plus à 100 % la prise en charge de l’hypertension artérielle sévère et rembourse de façon dérisoire les soins bucco-dentaires et les soins d’optique. La définition d’un panier de soins solidaire pris en charge à 100 % permettrait des gains de gestion considérables quand on sait que la France y consacre près de 15 milliards d’euros.

•André Grimaldi est professeur émérite d’endocrinologie-diabétologie au CHU Pitié-Salpêtrière (Paris)

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS

 

LA SANTÉ ÉCARTELÉE. ENTRE SANTÉ PUBLIQUE ET BUSINESS, D’ANDRÉ GRIMALDI, ÉDITIONS DIALOGUES, 2013. 224 PAGES, 16,90 EUROS.

 

C’est à partir du récit de sa vie professionnelle et militante qu’André Grimaldi décrypte dans cet ouvrage les dysfonctionnements du système de santé, soumis ces dix dernières années à deux injonctions contradictoires : soigner et gagner des parts de marché. Il y décortique les multiples réformes contre l’hôpital public menées par les gouvernements de droite comme de gauche, et alerte sur tout ce qui menace notre système de soins : déserts médicaux, dépassements d’honoraires, liaisons dangereuses avec l’industrie pharmaceutique, financement à l’activité, médecine industrielle, hôpital-entreprise... Un décryptage salutaire qui prouve qu’en matière de santé, la concurrence a pour seules conséquences d’augmenter les coûts, d’aggraver les inégalités et, finalement, de baisser la qualité des soins.

 
Source: humanite.fr

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Published by sud-chu-caen
17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 08:45

Lyon, le mercredi 11 février 2015 – Le centre hospitalier Le Vinatier, spécialisé en psychiatrie, situé à Bron (à proximité de Lyon) a été le 28 janvier le théâtre d’une agression qui aurait pu être dramatique : un jeune homme de 17 ans, hospitalisé au sein de l’unité pour adolescents Hubert Flavingy a agressé au couteau un infirmier. Après quelques jours d’hospitalisation, ce dernier a pu rentrer chez lui, sans aucune séquelle de l’accident, mais avec des répercussions psychologiques certaines. Ce drame inaugurait une série noire pour l’établissement qui découvrait le 30 janvier et le 1er février le suicide dans leur chambre de deux patients, l’un détenu de l’unité d’hospitalisation spécialement aménagée (UHSA) et l’autre hospitalisé au sein de l’Unité de soins intensifs en psychiatrie (USIP).

 

Pas seulement la faute à pas de chance

La multiplication de ces faits majeurs a conduit les syndicats de l’établissement à se mobiliser. Ainsi, depuis lundi, les personnels de l’établissement observent une grève «administrative ». A l’appel de la CGT, de FO et de l’UNSA, il leur est recommandé de se cantonner aux tâches concernant les soins. Par ailleurs, demain, la CGT et FO invitent les personnels à observer une journée de grève et à défiler devant le siège de l’Agence régionale de la Santé et la préfecture du Rhône. Pour les syndicats, ces mouvements tendent à rappeler que les drames survenus ne peuvent être totalement mis sur le compte de la fatalité et de l’impossibilité de prévenir certains passages à l’acte chez les patients atteints de troubles psychiatriques. Ils affirment qu’ils sont la conséquence d’une diminution constante des effectifs et du nombre de lits. Ils invoquent également l’interruption du « dispositif d’appel d’urgence », mis en place en 2005 et récemment suspendu. Les syndicats maintiennent que son activation aurait peut-être pu permettre d’éviter le décès de la patiente qui s’est donnée la mort au sein de l’USIP. « Non ce n’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute à la politique d’austérité qui touche notre hôpital, qui touche tous les hôpitaux. Si le risque zéro n’existe jamais, nous sommes convaincus et nous militons pour que le renforcement des équipes permette de limiter fortement ces tragédies » martèle ainsi la CGT dans un communiqué diffusé en début de semaine.

 

Utopique d’espérer des moyens supplémentaires

La direction de l’établissement ne partage pas le diagnostic établi par les organisations syndicales. Le directeur Hubert Meunier a longuement évoqué les différents évènements de ces derniers jours auprès de l’APM et a affirmé que dans tous les cas, qu’il s’agisse de l’agression de l’infirmier ou du suicide des deux patients, la thèse d’une insuffisance de moyens ou d’une négligence des personnels peut être sans difficulté écartée. Il a par ailleurs tenu à rappeler que Le Vinatier enregistrait chaque année trois à six décès de patients par suicide. Concernant la réouverture de 40 lits, fortement réclamée par les syndicats, il a affirmé qu’elle ne semblait pas répondre aux enjeux en présence. « Il vaut mieux avoir moins de lits mais qui soient plus actifs » a-t-il expliqué, défendant la politique de restructuration suivie ces dernières années. Enfin, à propos de l’augmentation en personnels, il a jugé « utopique de penser qu’il serait possible d’obtenir des moyens nouveaux » dans le contexte actuel de réduction budgétaire national.

 

Manque d’effectifs et défaut de formation sont la règle générale

Pourtant, au-delà de certaines circonstances particulières, l’exemple du Vinatier pourrait être emblématique des difficultés chroniques que connaît la psychiatrie qui sont évoquées de longue date. Dans un communiqué publié le 6 février, la section psychiatrique de la Coordination nationale infirmière (CNI) confirme l’existence de ce malaise et met notamment l’accent sur le manque d’effectifs et sur les défauts de formation des nouveaux soignants. « De nombreux professionnels expriment se cantonner trop souvent à du simple « gardiennage » assorti d’une batterie de neuroleptiques. Ils témoignent d’un travail en effectif minimum fréquent et les obligations de remplacement aggravent la situation. Les professionnels exerçant en unités de psychiatrie déclarent de plus en plus avoir le sentiment d’être des pions que l’on déplace sur des grilles sans se soucier réellement du bien être du patient » écrit l’organisation qui estime que ce malaise concerne tous les soignants. « Le manque d’effectif et la pression qu’il peut y avoir sur les médecins font que les malades se trouvant en unités fermées ne peuvent pas toujours bénéficier de soins adaptés » rapporte le syndicat. Ce dernier relève enfin que « les nouveaux soignants (…) sont de moins en moins préparés à la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques ». Une dénonciation qui devrait une énième fois relancer le débat sur l’opportunité de créer une nouvelle spécialisation infirmière en psychiatrie.

 

A H

 

sudsantesociaux.org

 

 

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