Publié le 27/11/14 - 12h53 - HOSPIMEDIA
Parmi les deux scénarios proposés par la FHP devant la commission d'enquête parlementaire sur l'impact de la réduction du temps de travail ce 27 novembre, c'est un retour aux 40 heures hebdomadaires que défend son président Lamine Gharbi. Celui-ci "ne trouve aucune grâce sur les 35 heures".
Auditionné par la commission d'enquête sur l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail à l'Assemblée nationale ce 27 novembre, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), a prôné un retour aux 40 heures de travail hebdomadaires. Le secteur est confronté à l'extrême complexité de la mise en œuvre des 35 heures, a-t-il déclaré, soulignant le décalage entre la théorie et la réalité du terrain. Dans l'hospitalisation privée sanitaire, 3% des personnels de la filière soignante bénéficient de jours de RTT, 4% travaillent sur la base de 35 heures et 93% dans un cadre pluri-hebdomadaire, a-t-il indiqué. Selon lui, les difficultés persistantes de cette réforme du temps de travail tiennent à l'organisation des plannings et la gestion du personnel.
"Nous ne travaillons pas assez"
Ainsi, la FHP propose-t-elle aux parlementaires deux scénarios. La première solution consiste, à législation constante, à relever le seuil des heures supplémentaires à 40 heures, autrement dit à permettre une durée légale entre 35 heures et 40 heures, les heures comprises dans cette borne n'étant alors pas soumises à cotisation. Au-delà des 40 heures, il s'agirait bien d'une majoration en heures supplémentaires. Toutefois, c'est le second scénario qui a la préférence de la FHP, à savoir celui de rétablir purement et simplement la durée légale du temps de travail à 40 heures partout en France. Cette proposition permettrait, selon Lamine Gharbi, une simplification du paysage normatif tout en respectant l'intérêt du salarié. Elle répondrait aussi aux situations de précarité, redynamiserait le dialogue social et conforterait la qualité des soins du fait de nouveau mode d'organisation.
Le problème est que "nous ne travaillons pas assez", a-t-il déclaré. "La durée de 40 heures hebdomadaire est une logique", a-t-il insisté, rappelant qu'une journée est composée de 24 heures, soit trois fois huit heures, et que trois collaborateurs sont alors nécessaires pour assurer la permanence des soins.
"Je ne trouve aucune grâce sur les 35 heures"
La FHP considère les 35 heures comme une "catastrophe" organisationnelle, qualifiant le dispositif de "vrai casse-tête chinois". Il implique à "des bricolages" dans les plannings et à des jongleries "avec les taquets de maxima hebdomadaires", ont renchéri Élisabeth Tomé-Gertheinrichs et Katya Corbineau, respectivement déléguée générale et directrice des affaires médicales de la fédération. "Si nous ne revenons pas aux 40 heures, nous aurons toujours des problèmes d'organisation des plannings et de la permanence des soins", a expliqué Lamine Gharbi, qui ainsi "ne trouve aucune grâce sur les 35 heures".
Devant cette même commission en septembre dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF), sans appeler officiellement à revenir aux 39 heures, a réclamé davantage de souplesse dans l'organisation du temps de travail hospitalier, laquelle se doit d'être harmonisée entre hôpitaux d'un même territoire. Elle a aussi défendu l'idée d'un plafond annuel à quinze jours de RTT (lire ci-contre).
La commission, en application de la loi qui limite à six mois la durée d'une commission d'enquête, doit achever ses travaux avant le 11 décembre prochain. L'examen et le vote du rapport est prévu ce 4 décembre.