Environ 150 infirmières et aide-soignantes ont manifesté dimanche à Paris pour protester contre «la dégradation constante de leurs conditions de travail», à l’occasion de la journée internationale de l’infirmière, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le rassemblement était appelé par un collectif créé sur Facebook en octobre dernier, «Ni Bonnes, ni Nonnes, ni Pigeonnes», qui revendique d’ores et déjà 35.000 personnes et vient de se doter d’un site internet (nb3np.org).
Derrière des banderoles rouges clamant «Soignants-Soignés, Tout unis pour la santé», frappées du logo du collectif, une tête de pigeon marqué d’une croix rouge sur le front, les manifestants vêtus de blanc ont réclamé «qualité et humanité» dans les soins et dit «non à la rentabilité».
Pour Florence Ambrosino, infirmière libérale de Marseille qui a évoqué un fort taux de burn-out dans sa profession, «un soignant épuisé, c’est un patient en danger». Les infirmières et les aide-soignantes, rejointes par des étudiants, réclament l’instauration d’un quota de patients par soignant. Dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad) où la situation est la pire, selon les infirmières, seulement une aide-soignante est présente pendant la nuit pour 60 à 80 résidents.
Les manifestants demandent, en outre, le rétablissement du critère de pénibilité pour leurs professions, retiré alors que Roseline Bachelot était ministre de la Santé. Ils dénoncent «des salaires ridiculement bas par rapport à un niveau licence», soit environ 1.350 euros en début de carrière pour une infirmière, et l’absence d’embauches. Selon eux, la pénibilité du travail conduit les infirmières et aides-soignantes à partir au bout de quelques années, empêchant la profession «de se fidéliser».
Les manifestants ont dénoncé aussi la gestion comptable des soins dans les hôpitaux et un système «géré par des technocrates»
Source:A.F.P