38 ans après la loi Veil
La bataille pour l’accès à l’IVG se poursuit
En visite au centre d’orthogénie de la maternité des Lilas, à l’occasion de la loi Veil le ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine et la ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, ont affiché leur volonté commune : facilité l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en particulier en revalorisant le forfait versé aux hôpitaux.
SOUS UN FROID polaire, accueillies par Claude Bartolone, président de l’Assemblée Nationale et Claude Evin, directeur de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem ont affiché une volonté commune : faciliter l’accès à l’IVG, 38 ans après le vote de la loi. Dans les locaux de la maternité des Lilas, les deux ministres du gouvernement ont égrené les mesures susceptibles de lever les obstacles. « Je suis fière d’avoir fait voter la gratuité de l’IVG. Il y avait des freins financiers dans l’accès à ce droit, mais il subsiste des freins territoriaux », rappelle d’emblée, Marisol Touraine. Consciente que le remboursement à 100 % ne réglera pas tous les problèmes, la ministre de la Santé a annoncé également une augmentation de 50 % de la rémunération de l’acte d’IVG. Une nouvelle bien accueillie par les médecins, avec un bémol du Dr Marie-Laure Brival, directrice du centre d’orthogénie des Lilas : « Il reste un gros problème sur la formation initiale, avec un désengagement des médecins. Attention aussi à une dérive du "tout médicament". On ne peut pas parler de vrai choix s’il existe une restriction de l’accès aux blocs opératoires ».
Bataille idéologique
Le nombre de centres qui pratiquent l’IVG chirurgicale diminue. En Seine Saint-Denis, de 2008 à 2011, le département est passé de 115 sites à 103 sites, sans que la disparition des établissements soit systématiquement compensée par une prise en charge des IVG médicamenteuses en ville (1). Avec une activité de 1 053 IVG en 2012, Les Lilas reçoivent souvent les appels désespérés de femmes qui ont tenté une prise en charge dans 4 ou 5 autres centres, sans résultat.
Face à une telle situation, Najat Vallaud-Belkacem souhaite élargir le débat : « On parle beaucoup de l’accès à l’IVG, mais il y a aussi une bataille idéologique à mener. » En cause, les sites Internet, avec un discours anti-IVG bien rodé. Préoccupée par l’éducation à la sexualité, la ministre des Droits des femmes prépare une circulaire pour fin janvier. Son but ? Améliorer l’information de la jeunesse dans nos établissements scolaires.
Les Lilas, une maternité qui donne le choix
Les batailles, le personnel des Lilas en a mené quelques-unes. Après bien des remous sur son avenir, et une lutte en 2011 pour sauver l’établissement, menacée notamment pour sa non-conformité aux normes de sécurité, la création d’un nouveau site se prépare. L’Agence régionale de Santé a approuvé l’an dernier le projet, mené avec le groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint Simon, dans le cadre du renforcement de l’offre de soins périnatale de l’Est parisien.
En février 2013, Les Lilas poseront leur première pierre à quelques centaines de mètres de la maternité actuelle. Une victoire qui conforte Christine Bouffard, sage-femme coordinatrice du centre d’orthogénie, dans son attachement à l’état d’esprit de la maternité : « Nous nous sommes battus pour les accouchements, mais aussi pour le centre d’orthogénie. Nos patientes sont les mêmes à des moments différents de leur vie ». Sûr que l’équipe continuera à assurer des séances d’éducation à la sexualité pour les élèves de 4e et 3e de la commune.
Le Quotidien du Médecin 21/01/2013
Une auxiliaire de puériculture de 52 ans, travaillant à l'hôpital Robert-Debré à Paris, s'est suicidée fin décembre à son domicile après avoir laissé un message mettant en cause ses conditions de travail.
Elle "s'est suicidée le 22 décembre et a laissé un Post-it près d'elle où elle avait écrit 'Je ne veux plus retourner à Robert Debré. Travail inhumain. Plus la force'", a indiqué à l'AFP Lyasid Mahalaine, représentant du syndicat SUD de l'AP-HP et membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Cette femme "parlait beaucoup avec ses soeurs qui connaissaient sa souffrance au travail", a précisé le responsable syndical, ajoutant que sa famille allait "demander à l'AP-HP la reconnaissance de son décès comme accident de service".
Le CHSCT s'est réuni le 10 janvier et a demandé une expertise "sur les conditions de travail dans le service où travaillait cette collègue pour voir quel impact elles avaient sur sa santé et quel rôle elles ont joué dans son passage à l'acte", a indiqué M. Mahalaine.
Contactée par l'AFP, la direction de l'AP-HP n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.
Cette auxiliaire de puériculture travaillait dans un service "où il y avait beaucoup de difficultés, notamment des réorganisations et un management basé sur la personnalisation, l'individualisation", a expliqué le syndicaliste.
"Les représentants du personnel ont maintes fois alerté la direction sur les conséquences - pour la santé des agents - des politiques menées au sein de l'établissement", souligne SUD-Santé dans un communiqué.
L'écrit laissé par la victime "témoigne dramatiquement de ce contexte", selon le syndicat.
Mi-juillet, l'AP-HP avait été contrainte de reconnaître que le suicide d'une cadre de l'hôpital Bichat en juillet 2008 était lié à ses conditions de travail, après un jugement du tribunal administratif de Paris.
Week-end de l’égalité
mariage, adoption, filiation, pma
Caen, 26 janvier : rassemblement régional
Place Bouchard, 14 heures 30.
À l’appel de nombreuses associations, syndicats et partis.
En présence d’élus et de députés du Calvados.
Venez comme vous êtes pour défendre l’égalité de toutes les familles devant la loi de la République !
N’hésitez pas à vous vêtir gaiement !
Appel
Pour l’égalité maintenant, contre les discriminations tout le temps !
« Le 7 novembre dernier, le projet de loi traitant du mariage pour toutes et tous et de la reconnaissance de l’homoparentalité a été présenté en Conseil des ministres. Dès le lendemain, les auditions parlementaires commençaient à l’Assemblée Nationale. Quatorze ans après le vote du PaCS, la marche législative vers l’Egalité pour tou-te-s reprend enfin.
La France maintient les lesbiennes, les gays, les bis et les trans (LGBT) dans une situation de citoyens de seconde zone en leur refusant l’égalité d’accès aux droits – et ceci pour la seule raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. 11 pays ont ouvert le droit au mariage pour les couples de même sexe, dont 6 pays membres de l’Union Européenne. La seule conséquence a été l’égalité des droits.
Ouvrir le mariage et son corollaire l’adoption aux couples de même sexe mariés, tel que le prévoit le projet de loi dans son périmètre actuel, est un pas vers la levée des discriminations dont sont aujourd’hui victimes les LGBT. C’est un progrès mais nous ne saurions nous en satisfaire.
Nous réclamons que l’ensemble des mesures sur lesquelles François Hollande s’est engagé durant sa campagne fassent partie de ce projet de loi. Cette loi ne doit pas être circonscrite à une loi sur le mariage : elle doit permettre aux LGBT d’être considérés comme des citoyens à part entière à titre individuel, en couple, au sein de leur famille et dans la société entière. Les parlementaires doivent ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, l’accès à l’adoption aux couples non mariés, et donner aux couples de même sexe la possibilité de créer un lien de filiation avec leurs enfants selon les mêmes modalités que celles aujourd’hui à disposition des couples hétérosexuels, dans et en dehors du mariage. Nous demandons également une réforme du partage de l’autorité parentale afin que tous les enfants soient protégés et tous les parents reconnus quel que soit le schéma familial.
Par ailleurs, François Hollande s’était engagé pour le respect des droits fondamentaux des personnes Trans : nous appelons de nos vœux une nouvelle loi leur permettant d’avoir des papiers d’identité conforment à leur genre sans obligation de stérilisation ou de parcours médical.
La loi mettra ainsi fin aux discriminations institutionnelles dont sont victimes les LGBT et qui cautionnent aujourd’hui tous les propos et comportements lesbophobes, homophobes, biphobes et transphobes. Nous n’oublions pas que cette discrimination quotidienne est facteur de mal-être, notamment chez les jeunes qui enregistrent des taux record de tentatives de suicide, de prises de risques et de contaminations au VIH-Sida. Chaque semaine, depuis que le débat est sur la place publique, nous donne à entendre les propos les plus infamants de la part des opposants à ce projet de loi. Ceux qui s’insurgent contre ce projet de société sont les mêmes que ceux qui s’opposaient hier au droit à l’IVG, au droit à la contraception, à la reconnaissance du divorce ou au Pacs.
C’est pourquoi nous mobilisons pour l’égalité, pour le progrès social mais aussi contre toutes les discriminations, tous les discours de haine et toutes les formes d’obscurantisme. »
Infos sur : www.agissonspourlegalite.fr