Source : Le canard
À partir du 1er novembre 2012, tout conducteur de véhicule terrestre à moteur doit détenir un éthylotest non usagé dans l’habitacle, sous peine de devoir s’acquitter d’une amende de 11 euros. Les conducteurs prévoyants songeront à acquérir deux éthylotests pour pouvoir en utiliser un en toutes circonstances et être en mesure de présenter le second intact en cas de contrôle routier.
38 millions de voitures en France, deux « ballons » à usage unique recommandés par véhicule et un produit périmé au bout d’un ou deux ans : la France croulera bientôt sous des montagnes d’éthylotests mis au rebut. Les déchets pourraient représenter « 80 millions d’unités par an », selon l’ONG Robin des Bois.
Or la prolifération programmée de cet objet censé « sauver des vies » pourrait bien être contre-productive. Dans un article du Monde daté du 12 août 2012, on apprend que les éthylotests contiennent du dichromate de potassium, une substance chimique « cancérogène, mutagène et reprotoxique pour l’Homme et très toxique pour les organismes aquatiques ». Le président de l’ONG Robin des Bois, Jacky Bonnemains, a récemment écrit à la Ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, afin de l’alerter des dangers de cette bombe à retardement pour l’environnement et la santé.
La mise en décharge des éthylotests usagés expose à des risques de pollution des eaux superficielles et souterraines. Brûlés, les éthylotests chargeraient les fumées des incinérateurs en chrome. À raison de deux millièmes de gramme par éthylotest et de 60 millions d'unités mises sur le marché, la quantité de chrome VI à traiter serait d'environ 120 kg par an.
Pourtant la question du recyclage des éthylotests a été totalement omise par le législateur. Pour preuve, le principal fabricant français des éthylotests certifiés NF, Contralco, préconise simplement de jeter les dispositifs «dans les poubelles» ou «dans les collecteurs de déchets plastiques pouvant être recyclés».
L’association Robin des Bois préconise la mise en place d’une filière de récupération spécifique, comme il en existe déjà pour les piles ou les ampoules. Cette filière à responsabilité élargie du producteur (REP) obligerait les fabricants d’éthylotests à financer leur élimination. Elle pourrait même imposer des critères d’éco-conception aux entreprises.
A défaut, l’ONG propose que les éthylotests usagés soient intégrés dans des filières existantes comme celles gérant les Déchets Diffus Spécifiques (déchets issus de produits présentant un risque pour la santé ou l'environnement comme les solvants, peintures, vernis) ou celles des déchets médicaux.
L‘association Chimie et société et la Société chimique de France se rallient à cette demande. « Ce qui nous a fait réagir, c’est la quantité. Jusqu’ici, c’était un produit confidentiel utilisé par la gendarmerie et la police », indique Lydie Valade, directrice de recherche au CNRS et présidente de Chimie et Société. Elle incite également les conducteurs à veiller au stockage des éthylotests dans le coffre plutôt que dans la boîte à gants pour éviter tout problème avec les enfants. « La détention et la manipulation de ces tests et notamment de leurs tubes réactifs peuvent être dangereuses notamment pour les enfants » approuve Robin des Bois qui ajoute que « les fabricants conseillent en cas d’ingestion ou de projection dans les yeux de contacter le centre anti-poison le plus proche ».
Source : JIM.fr
Accueillir des tournages, gérer des biens immobiliers, vendre du vin, ou encore dérouler le tapis rouge aux patients étrangers fortunés: les hôpitaux français, en mauvaise santé financière, exploitent différents filons, avec des fortunes diverses.
Surfant sur la vague de l'engouement du public pour les blouses blanches après le succès des séries américaines "Urgences" ou "Docteur House", le cinéma se tourne de plus en plus vers ces nouveaux héros, que ce soit pour de la fiction ou du documentaire, et sollicitent les hôpitaux pour bénéficier de cadres beaucoup plus intéressants que de simples studios.
Plus ou moins réticents au départ, des établissements se sont laissés convaincre. Même si les rentrées d'argent sont plutôt modestes, leur image y gagne et les personnels se sentent valorisés.
C'est le cas à l'hôpital de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui a accueilli la série documentaire "Baby Boom" diffusée par TF1, dans laquelle de futurs mamans et leurs proches sont filmés dans les derniers jours de grossesse et pendant l'accouchement.
"Le tournage a été pour nous une jolie vitrine car elle montre le travail des sages-femmes, une profession peu connue, et de tout le personnel, dont les médecins, et ce 24 heures sur 24", indique Françoise Damageux, cadre de santé et sage-femme elle-même.
L'établissement a reçu une indemnisation plutôt modeste de 14.500 euros, soit 0,01% de son budget, mais a mis en avant les locaux et le personnel de sa maternité de niveau 3, le plus haut niveau qui ne concerne que cinq hôpitaux publics dans Paris intra muros.
"Plus belle la vie" à l'hôpital !
A Marseille, on entre dans une autre dimension. Les caméras y ont désormais droit de cité. A tel point que même le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) se transforme en lycée certains jours pour la série à succès "Plus belle la vie" sur France 3.
"Nous venons à 7H00 du matin travailler, les caméras sont là et on nous demande parfois de patienter cinq minutes", raconte Bastien Ripert, chef de cabinet et responsable de la communication.
L'AP-HM propose aux producteurs d'images aussi bien des locaux médicaux que des locaux de son patrimoine historique. Les recettes en hausse constante s'élèveront à 100.000 euros en 2012.
Sous l'impulsion de leur directeur général, Jean-Paul Segade, depuis 2008 les hôpitaux marseillais montrent un dynamisme remarqué dans l'exploitation des ressources annexes.
"Historiquement, les hôpitaux français ont bénéficié de dons et de legs, des mines de richesses qui étaient inexploitées, nous on essaye d'inculquer des principes de bonne gestion", explique M. Ripert.
Si une personne s'occupe à temps partiel des tournages, ce sont deux juristes à temps plein qui gèrent et valorisent le patrimoine immobilier.
Une richesse patrimoniale à exploiter
L'assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont le patrimoine très varié est sans comparaison en France (4e propriétaire foncier à Paris), cherche aussi à l'optimiser au mieux. Ses ventes en 2010 sont un inventaire à la Prévert: 590 parcelles agricoles, 56 forestières, un manoir, 7 immeubles dans le centre de Paris (63 logements), 10 pavillons, 6 terrains constructibles ...
Le patrimoine des Hospices civils de Lyon (HCL) leur a rapporté 52 millions en 2011.
D'autres établissements tirent profit de leur patrimoine viticole, dont Strasbourg et bien-sûr le centre hospitalier de Beaune dont les ventes des fameux Hospices rapportent annuellement autour de 5 millions.
Dans le domaine des soins, les hôpitaux parisiens et marseillais ont annoncé récemment qu'ils allaient mieux rentabiliser l'accueil de patients étrangers aisés, en créant des filières VIP. Un sujet controversé qui rebondira à la rentrée.
L'exploitation du patrimoine des hôpitaux a représenté 25 millions de bénéfices et 70 millions de ventes annuellement ces 10 dernières années, selon la Cour des comptes, qui estime qu'ils peuvent mieux faire.
Source : AFP
Nous sommes dans un hôpital de province. Les années 70 sont un souvenir. Les dortoirs sont calibrés en chambres doubles ou individuelles. Les équipes soudées par un travail difficile se retrouvant aux pauses autour d’une tasse de café, sont devenues des individualités qui ne se rencontrent plus et qu’il faut évaluer en rapport à des objectifs inatteignables. .
C’est l’ère du challenge. Le culte de la performance. La gloire de l’individu. Mais pour quels résultats ?
Rosa, l’infirmière raconte !
La journée de Rosa, une infirmière comme les autres !
(extrait de mon livre "L'hôpital disloqué - éditions Le Manuscrit - 2011
en vente à la librairie Mollat à Bordeaux)
« Je prends mon service à 13h30. Ma collègue du matin n’est pas allée déjeuner afin de pouvoir terminer ses soins, faire sa mise à jour et ses transmissions écrites avant mon arrivée. A mon arrivée, il lui reste environ 4 dossiers à parcourir. Vers 13h45 nous commençons les transmissions avec les collègues aides-soignantes (AS). Nous nous installons à l’écart des salles de soins et du bureau infirmier pour espérer être tranquilles pendant ce moment d’échange. Il ne reste plus qu’une aide-soignante dans les couloirs pour répondre aux sonnettes et une secrétaire pour le téléphone, le reste de l’équipe du matin étant parti déjeuner. Par conséquent, à plusieurs reprises nous sommes dérangées par l’AS car les patients sont douloureux, les pompes à perfusion sonnent ainsi que par différents intervenants qui ont besoin d’informations par téléphone. A 15 heures nous sortons des transmissions, je me dirige alors vers la salle de soins pour « planifier mon après-midi » en sortant les soins que j’ai à réaliser et en commençant à les préparer sur paillasse.
Au programme :
Distribution des médicaments pour 14 patients
Evaluation de la douleur, surveillance des voies d’abord, surveillance des constantes
Antibiothérapie chez 5 patients à 16h00
Surveillance glycémie + insulinothérapie chez 3 patients avant 18h00
Poursuite d’une surveillance transfusionnelle chez Mme 108A ayant fait un OAP (Œdème Aigu du Poumon) 2 jours auparavant pendant une 1 ère transfusion
1èretransfusion chez Mme 107B programmée pour 16h00
Transfusion d’1 CE (Concentré Erythrocytaire) chez Mme 113 à 16h00 qui est en aplasie donc habillage complet obligatoire avant de pénétrer dans la chambre
Poursuite de la surveillance de la chimio chez Mme 113
1èrechimiothérapie chez Mme 114 avec surveillance « tensionnelle » toutes les ½ heures sachant que le « Ok pharmacie » a été donné vers 15h00 par les médecins
Re-perfuser Mme 108B (qui l’a déjà été par mes soins 3 jours auparavant puis arrêt le lendemain) pour hydratation en vue de débuter chimiothérapie le lendemain
Je sors de la salle de soins à 15h30 afin de débuter la distribution des médicaments et mes premiers soins de 16h00 (Les CE et chimio n’étant pas réceptionnés). C’est alors que l’aide-soignante de mon secteur m’interpelle pour me signaler que la patiente du 113 ne va pas bien : hyperthermie à 39°, dyspnée[1] sous oxygène chez une patiente en cours de chimiothérapie. Je me rends alors dans sa chambre en 1er en ayant pris soin de préparer les soins que je dois lui administrer à 16h00 afin d’éviter les allers-retours dans cette chambre (aplasie[2]).
Je découvre Mme 113 effectivement très dyspnéique[3], tachycarde[4], hypertendue et hyperthermique. Je fais immédiatement appeler l’interne, je recouche la patiente, lui fais un ECG[5], augmente l’oxygène, lui fais une prise de sang et divers autres soins. Je suis par conséquent obligée de déranger mes collègues à plusieurs reprises pour que l’on m’apporte le matériel nécessaire à la réalisation de ces soins et m’évite les allers-retours avec habillage et déshabillage complet à chaque fois. Je leur demande par ailleurs d’appeler l’établissement de transfusion sanguine pour mettre en attente la transfusion programmée chez cette patiente à 16h00. Les médecins font une demande de scanner en urgence. Je sors de la chambre 113 à 16 heures. Je fais les transmissions avec le binôme infirmier-aide soignant qui termine théoriquement à 15h30.
Cela fait deux heures et demi que je suis présente à mon poste et je n’ai vu qu’une seule patiente !!!!! C’est alors que je croise le médecin qui me demande d’instaurer de nouvelles prescriptions chez la patiente du 113. Je prépare donc ces soins et retourne auprès de la patiente pour les lui administrer. Je sens la patiente angoissée par la situation (elle est toujours très dyspnéique), elle est seule dans sa chambre. J’essaie bien évidemment de ne pas lui transmettre mon angoisse et mon stress aux vues de la situation et de tout le travail qu’il me reste. Je reste à ses côtés quelques instants pour dialoguer et ainsi la rassurer.
Ma collègue du binôme IDE-AS de l’équipe du matin, décide de rester et de me perfuser la patiente du 108B. Elle fera une heure supplémentaire.
L’aide-soignante me fait un bilan des températures et diurèses[6] de notre secteur. Je me lance enfin dans la distribution des traitements à 16h30.
Une autre collègue, qui est théoriquement en consultation post-annonce, monte dans le service et décide de me poser la transfusion chez Mme 107B (je rappelle que la patiente ne l’a jamais été auparavant) et de débuter la chimiothérapie chez Mme 114 (qui elle également n’a jamais reçu ce produit).
Pendant ce temps, je poursuis mes soins et découvre Mme 108A qui a terminé sa transfusion : Elle n’a fait l’objet d’aucune surveillance "tensionnelle" depuis 12h30 alors que cette patiente a fait un OAP[7] 2 jours auparavant pendant une transfusion.
J’ai maintenant vu 5 patients sur 15 (puisque le binôme du matin est parti). C’est alors que l’onco-psychologue m’interpelle, elle souhaite avoir des nouvelles du patient du 112A qu’elle suit régulièrement.
Je lui fais remarquer qu’il est 17h00 ;
que je ne l’ai toujours pas vu ;
que je reviens de repos ;
que je ne l’ai pas vu depuis 2 jours. Mais je prends tout de même 10 minutes pour lui faire part des transmissions de ma collègue du matin.
Puis, c’est au tour de la cadre qui veut me voir pour mes horaires des jours suivants. Et enfin retour de l’interne et du médecin qui m’informent que Mme 113 aura son scanner demain et donc qu’il faut la transfuser cet après-midi (je rappelle que la patiente est en OAP). Je les informe que j’accepte seulement si un médecin reste dans l’unité jusqu’à au moins 19h00, car la transfusion ne pourra être posée qu’à 17h45 au mieux, si ma collègue de 10h/18h se détache pour aller la chercher directement à l’établissement de transfusion sanguine. Ces derniers acceptent. La transfusion sera posée à 17h45 par ma collègue.
Entre temps, l’infirmière de consultation m’informe qu’elle quitte le service : j’ai donc 10 patients à voir, 2 transfusions et une chimiothérapie pour lesquelles je dois effectuer des surveillances "tensionnelles" toutes les ½ heures et une patiente en O.A.P.
Je poursuis mes soins. Il est 18h00 : Service du dîner ! Les soins de 16h00 ne sont toujours pas terminés, les patients n’auront donc pas tous leurs traitements au moment du repas et certaines glycémies ne pourront être réalisées par manque de temps.
A 18h45, je regagne enfin le bureau infirmier, pratiquement au même moment que ma collègue du secteur opposé. Je découvre de nouvelles prescriptions dont je prends note et organise mon dernier passage en préparant les soins sur paillasses. J’essaie de poursuivre les surveillances tensionnelles des 2 transfusions et de la chimio.
A 19h30, je commence mon dernier passage dans les chambres pour « installer » les patients avant la nuit. Je refais une évaluation de la douleur, distribue les somnifères, les morphiniques, revérifie les voies d’abord et administre les autres soins (antibiotique, prévention thromboembolique[8] et autres perfusions ou sous-cutanées).
Les collègues de nuit arrivent à 20h30. Je suis toujours dans les chambres avec ma collègue. Il me reste 5 patients à voir dont un où je dois mettre en marche une alimentation sur SNG[9] ainsi qu’une hydratation pour une chimio à 1h00 cette nuit. J’ai bien évidemment, théoriquement, toujours les surveillances tensionnelles à assurer.
Les salles de soins et les couloirs débordent de matériels non rangés, de poubelles non vidées par manque de temps. Les collègues de nuit commencent par faire du ménage et du rangement pour espérer prendre leurs fonctions dans un service « convenable ». Il leur manque du matériel et des médicaments pour assurer les soins qu’elles sont obligées d’aller chercher dans les étages. (La plupart du temps, c’et l’infirmière de 10h/18h qui est chargée des commandes. Elle est obligée de « bâcler » ces dernières puisqu’elle doit en plus gérer environ 4 entrées, aider aux soins sur chaque secteur et préparer les bilans du lendemain.)
Pendant ce temps, je termine mon passage dans les chambres. La patiente du 113 appelle pour épistaxis[10], je retourne donc à son chevet quelques minutes, après m’être habillée pour Xème fois de la journée.
A 21h00 je m’assois enfin avec ma collègue de nuit pour faire les transmissions. Les 2 AS de l’après-midi ont quitté leur poste, il n’y a donc plus personne pour répondre aux appels des patients puisque seulement 2 IDE sont présentes la nuit dans ce service.
Nous devons donc gérer les appels des patients pendant les transmissions qui se terminent à 21h45. Je prends les dossiers des patients dont ma collègue a théoriquement besoin pour commencer à planifier sa nuit afin de faire mes transmissions écrites dans les dossiers et, au vu de l’après-midi il y a de quoi écrire…
A 22h15, je quitte le service avec l’impression d’inachevé dans mon travail, un gros sentiment de frustration car je n’ai été qu’une simple exécutante de prescriptions médicales. J’ai dû éviter certaines questions aux patients pour ne pas me mettre plus en retard que je ne l’étais, j’ai dû fermer les yeux sur le mal-être de certains patients car actuellement le temps relationnel n’a aucune valeur dans mon métier alors qu’il est la clé de la prise en charge du patient et notamment de l’adhésion au traitement. Je rappelle que je suis dans un service d’onco-hématologie avec 5 lits identifiés « Lits de Soins Palliatifs ».
De plus, j’ai mis la vie de certains patients en danger car bien évidemment je n’ai pu être présente toutes les ½ heures pour assurer les surveillances « tensionnelles » et de ce fait, j’ai également mis mon diplôme et ma vie de professionnelle en danger pour non-respect des règles institutionnelles et éthiques.
A 22h45 je rentre enfin chez moi sans même avoir bu un verre d’eau, ni manger quoi que ce soit, ni être allée aux toilettes. J’ai bien sûr pris soin de laisser tout ceci au vestiaire pour ne pas « parasiter » ma vie familiale !!!!
Il faut que vous compreniez le climat d’insécurité dans lequel les infirmières de mon service travaillent, qu’elles soient de n’importe quels horaires, et la souffrance que cela peut engendrer. A la fin de notre service, nous ne nous sentons plus infirmières mais seulement techniciennes de soins sans âme. Au final sur cette journée, les heures supplémentaires s’élèvent à 07h30 pour les infirmières et malheureusement cette journée est devenue le quotidien de ce service où les patients sont censés bénéficier de respect, de dignité, de bienveillance et d’accompagnement dans cette dure épreuve qu’est le Cancer. »
Les aides-soignantes confirment en hochant la tête. Le rythme est tout aussi soutenu et l’impossibilité de faire apparaît encore davantage. Elles expliquent « qu’il faut compter au moins 45 minutes pour une toilette d’un patient en phase palliative, sachant que notre unité compte 28 patients pour 4 aides-soignantes le matin ». Le calcul est vite fait. L’organisation du service permet de réaliser ces toilettes entre 9h30 et 12h voire jusqu’à 13 h. Au mieux, les aides-soignantes auront dix minutes à deux et par toilette pour des patients en phase palliative, c'est-à-dire totalement dépendants et mourants. « Alors comment on fait ? Il faut qu’on se débrouille ! »
Epilogue :
Mais tout ceci se passe dans l’ombre. Les cadres n’ont pas les moyens d’apporter des réponses. Les directeurs doivent recruter des spécialistes de la facturation pour ne pas perdre les euros de la tarification à l’activité. Les médecins sont éreintés.
Mais tout ceci se passe à l’ombre de l’Agence Régionale de Santé qui ne veut pas connaître la réalité du terrain car ce n’est pas son travail. Elle doit gérer un budget qui ne suit pas l’évolution des prix, de la technique, de la nouvelle organisation architecturale des services en chambres individuelles, etc, etc.
Mais tout ceci se passe à l’ombre du pouvoir qui est en compétition avec le monde. Il faut être rentable, il faut diminuer les dépenses publiques, réduire le coût du travail, réduire les dépenses de santé, etc. etc.
D’accord ! Mais d’un côté il y a des morts qui pourraient être évitées et de l’autre des personnels hospitaliers en perdition.
Que le pouvoir politique décide de réduire les dépenses de santé est un choix qu’il lui faut assumer.Ce n’est pas aux personnels hospitaliers de payer la facture, en travaillant sans être payé, (l’équivalent de 20.000 emplois sont en heures supplémentaires non payées ou en compte épargne temps), ou en devenant les victimes de maladies professionnelles, d’accidents de travail, de troubles psychosociaux, etc. etc.
Mais tout ceci se passe à l’ombre et ce jeu là n’est malheureusement pas terminé !
Source : Mediapart
Août 2012, Les 111 Signataires Girondins appellent les Médecins de France à les rejoindre pour dire « OUI à la Santé Solidaire, NON aux dépassements d’honoraires » :
Notre Sécurité Sociale nous a globalement permis :
- d’avoir un des meilleurs systèmes de santé au niveau mondial ;
- d’assurer un large accès aux soins pour tous ainsi que la défense des pratiques et statuts
des professionnels de santé.
Son système d’assurance maladie solidaire reposant sur le grand principe :
“CHACUN COTISE SELON SES MOYENS ET SE SOIGNE SELON SES BESOINS ”
a fait reculer la peur face à la maladie, amélioré le quotidien des actifs et des retraités, augmenté notre durée de vie, contribué au développement de la vie familiale.
Mais, depuis quelques années, nous assistons à l’augmentation du renoncement aux soins pour raison financière. Il a concerné 29% de la population en France en 2010. Ceci est dû grandement à la multiplication de taxations multiformes ( qui s’ajoutent aux restes à charge historiques, déjà très pénalisants pour les grands malades et pour nos anciens ) :
- déremboursements de médicaments, de matériel médical et de soins ;
- nombreux forfaits s’appliquant simultanément ;
- franchises de 1€ sur les actes ambulatoires, de 0,5€ par boîte de médicaments et par acte
para-médical, de 2€ sur les transports sanitaires ( à l’aller…et au retour !) ;
- incitation à l’automédication ;
- pénalisation du hors parcours de soins ;
- limitation de l’accès au 100% et à l’AME :
- taxation répétée des contrats complémentaires santé ( y compris ceux des mutuelles
authentiques ) qui en augmentent notablement les tarifs ;
- dépassements d’honoraires (en augmentation et risquant de se généraliser avec l’arrivée
prochaine du secteur optionnel).
Ces dépassements représentent 12% de l’ensemble des honoraires médicaux en 2010 ( 2,5 milliards d’euros sur un total de 21 ). Ils sont pratiqués par une minorité de médecins (7% des généralistes, 41% des spécialistes libéraux et 4,5% des médecins hospitaliers) qui prétendent exercer une médecine de qualité supérieure…méritant d’être payée à son juste prix… !
Nous soussignés tenons à affirmer que ces dépassements prélevés dans la poche de nos
concitoyens constituent eux aussi un outil de démolition de la santé solidaire.
Nous invitons nos confrères, médecins « dépasseurs », à situer, comme nous, leurs revendications catégorielles légitimes de statuts et de revenus dans le cadre de la solidarité nationale ; à considérer nos pratiques comme au minimum égales aux leurs sur les plans technique et éthique.
En cliquant sur le texte ci dessous, téléchargez le manifeste en PDF
Téléchargez l'exposé des motifs en cliquant sur le texte ci dessous
Le collectif d’usagers Touche pas à ma santé, à mon hosto est plus que jamais mobilisé pour la sauvegarde de la maternité, dont l’activité est suspendue jusqu’au 1er novembre. Ses membres prévoient une action d’ampleur samedi 1er septembre à 10 h. « Nous avons envoyé une lettre à 130 maires du Bocage virois pour qu’ils soient à nos côtés, indique Véronique Legrain. On travaille sur le déroulement de cette journée, tout n’est pas encore défini. Pourquoi pas un blocage du rond-point du 6-Juin avec des tracteurs ? » D’autre part, le collectif donne rendez-vous samedi 6 octobre sur la place du Château. Après une manifestation prévue à 11 h, un concert de soutien est prévu avec en tête d’affiche le groupe caennais Mes souliers sont rouges. A noter, que deux candidats gynécologues obstétriciens semblent tenir la corde pour rejoindre la maternité. Ils devraient être prochainement reçus par la direction, puis par une commission composée de membres de l’ordre des médecins et du réseau de périnatalité
Source : Ouest-France