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Au CHU de Caen aussi, on prend des retraités.....
Vu les conditions de travail dans les unités de soins ce n'est pas surprenant !
Lisieux, Caen, Alençon....pareil à Bayeux, Flers, Vire.......
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"L'état préfère rénover l'Elysée au lieu de donner de l'argent aux hôpitaux publics"
Il faut resituer le transfert du CHU sur l’Ile de Nantes dans le contexte plus général de la mise en œuvre de la loi Hôpital, Patient, Santé et Territoire (HPST) et de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS). La loi HPST est largement contestée par la majorité des organisations syndicales de médecins et de salariés car elle remet en cause la démocratie sanitaire. L’un de ses objectifs est la privatisation du service public.
La loi LFSS, elle, encadre les dépenses hospitalières. Le taux d’augmentation des dépenses, est tous les ans, inférieur au besoin de financement. Ainsi en 2011, la hausse des dépenses de santé devra être contenue à 2.9%, contre 3% en 2010. Déjà, une réduction de 450 millions d’euros du budget des hôpitaux est exigée. Pas de quoi nous rassurer, nous, personnels hospitaliers qui savons que lutte contre les déficits signifie suppressions de postes. Nous en faisons ici comme ailleurs les frais depuis plusieurs années. Aussi de notre point de vue, le débat sur le transfert du CHU doit se poser à deux niveaux : sa localisation et sa capacité d’accueil.
SUD s’est prononcé pour la relocalisation du CHU sur l’Ile de Nantes avec un développement d’un réseau de transport en commun et des parkings . En revanche, SUD estime que le débat sur la capacité d’accueil est autrement plus important car la diminution envisagée du nombre de lits du CHU, pose le problème de ses possibilités futures de réponse aux besoins sanitaires de la population .
Actuellement, le CHU dispose de 1650 lits et places. Le projet Ile de Nantes envisage la suppression de 266 lits pour une capacité de 1384 lits et places afin de tenir compte d’une évolution ( ?) des modes de prise en charge (développement des soins ambulatoires et de l’hospitalisation à domicile) et d’une augmentation de la population. Ces projections restent incertaines ….
D’autre part, cette réduction capacitaire entraînera inévitablement une diminution de l’emploi public. Pour SUD , dans le climat de concurrence exacerbée sur la région Nantaise et compte tenu de l’incertitude des prévisions, le CHU de Nantes ne doit pas diminuer son nombre de lits si le secteur privé ne réduit pas proportionnellement le sien.
Au total, c’est l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui a autorité sur la planification de l’offre de soins via le Schéma Régional d’Organisation des Soins (SROS).Pour le moment, le SROS ne prévoit aucune suppression de lits sur le secteur privé. Qu’elle est la position de l’ARS sur une éventuelle modification du SROS ?( SUD sollicite un rdv avec l’ARS sur ce point.)
Pour SUD , le CHU de Nantes doit maintenir sa capacité actuelle si l’ARS ne valide pas une diminution de lits dans le secteur privé lucratif. Dans le cas contraire, si ces prévisions s’avéraient fausses, le CHU serait dans l’incapacité de répondre à la demande de soins. Les patients seraient alors dirigés vers le secteur privé qui n’attend que cela pour engranger des profits au bénéfice de ses actionnaires. Car ce dernier, en l’état actuel de nos connaissances n’envisage pas une réduction de son offre de soins… … Soit une privatisation déguisée de l’offre de soins !
La lecture du rapport de l’IGAS nous permet de constater que « l’équilibre budgétaire devrait probablement être atteint fin 2011 » au lieu de 2012 comme prévu initialement . Ce que SUD n’a cessé de dénoncer (budget en avance par rapport au contrat de retour à l’équilibre financier) sert aussi d’argument au Ministère pour valider le projet. C’est donc bien, au prix de la dégradation des conditions de travail du personnel et de la qualité des soins que les hospitaliers nantais et les usagers bénéficieront d’un nouvel hôpital.
La mission recommande également de poursuivre et d’amplifier les coopérations avec le CHU d’Angers et l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO : résultat de la fusion des CRLCC d’Angers et de Nantes début 2011) . Quand on sait que la région Pays de Loire est la seule à bénéficier de deux CHU, SUD ne peut qu’avoir des craintes quant au maintien des deux CHU !
Le Ministère « préconise » (n’est-ce pas plutôt un ordre !!) aussi « la constitution d’une Communauté Hospitalière de Territoire (CHT) unique pour le territoire de santé de la Loire Atlantique ». Cette structuration, permet aux établissements de mutualiser certaines fonctions ou activités et de réorganiser l’offre de soins. Il s’agit en fait d’une fusion déguisée. Bien que restant autonome sur le plan juridique et financier, les établissements membres disposeront en fait de peu d’autonomie dans ce paysage. Il y aura délégation de compétence des établissements vers le CHU de Nantes siège de la CHT. C’est la convention constitutive de la CHT, signée par les directeurs des établissements membres, qui fixera la composition de son conseil de surveillance, les modalités de coopération et de mutualisation des ressources humaines. A noter que cette composition pourra être modifiée par le directeur de l’ ARS.
Au total, si J-M AYRAULT président du Conseil de surveillance se réjouit des propositions de l’audit ministériel, SUD a de fortes inquiétudes sur une privatisation déguisée de l’offre de soins publique accompagnée d’ une réduction de l’emploi public.
La validation définitive du projet reste suspendue à un accord ministériel, à l’automne prochain lors de l’annonce de la deuxième tranche du plan hôpital 2012. C’est donc sans attendre que appel les salariés du CHU (et au-delà), les organisations syndicales, politiques ainsi que la population à se mobiliser pour défendre : « le maintien du nombre de lits et places actuels du CHU de Nantes si le SROS ne fixe pas une réduction équivalente du nombre de lit pour le secteur privé lucratif ».
SUD Santé Sociaux CHU de Nantes
Merci aux camarades de Sud Ct Saint-Herblain
Communiqué de UNIRS : Union Nationale Interprofessionnelle des retraités Solidaires
En 2010, et particulièrement au cours des mois de septembre et d’octobre, des millions d’actifs, de retraités, de précaires, de chômeurs, d’étudiants, etc, ont très fortement manifesté leur opposition à une réforme régressive de notre système de retraite. En dépit de cette forte protestation sociale et du rejet de cette réforme par une majorité de la population, le gouvernement a maintenu son projet. Encore une fois il a su se montrer inflexible à l’égard des travailleurs alors qu’il s’est montré particulièrement empressé et généreux à l’égard des banques et des détenteurs de capitaux en 2008. Depuis 2008, malgré quelques annonces et quelques gesticulations, le gouvernement n’a pris aucune mesure sérieuse à l’interne et n’a signé aucun accord international venant limiter les nuisances d’une finance totalement libéralisée et sans contrôles. Les conséquences de ce laxisme des gouvernements, en France, en Europe, et dans la plupart des Etats du monde, à l’égard de la finance et des « marchés financiers », sont des endettements publics importants : après avoir réduit les impôts des plus riches et des plus grosses multinationales, après avoir versé des fonds sans contreparties aux banques, les budgets publics sont en déficit. Et les gouvernements responsables de cette situation sont ceux qui prétendent maintenant vouloir continuer de gérer la situation avec leur même logique libérale. Ils veulent encore plus fortement faire payer leur crise à la majorité des populations. Pour « redonner confiance aux marchés financiers », ces gouvernants acceptent d’enfoncer des millions de familles dans la désespérance.
L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraités Solidaires (UNIRS) estime que la situation implique une très large convergence des revendications et des mobilisations visant à rétablir, au final, le pouvoir de la démocratie politique sur les exigences des financiers et de celles et ceux qui les servent, qui se servent, qui s’en servent. Dans ce « pot commun » des revendications unitaires, l’UNIRS apporte plus particulièrement ses exigences d’un autre partage des richesses, par une forte réduction des profits distribués aux dirigeants et aux actionnaires, pour améliorer les salaires, le budget de l’Etat, celui des collectivités territoriales et celui de la Sécurité sociale et des services publics.
Il faut en effet améliorer fortement le pouvoir d’achat des personnes retraitées, et particulièrement pour celles et ceux qui ont une petite retraite. Il faut que l’accès aux soins soit un droit effectif pour chacune et chacun. Il faut créer et mettre en place un service public de l’aide à l’autonomie des personnes âgées dépendantes, service public intervenant tant à domicile qu’en établissement, avec une prise en charge solidaire assurée à 100% par la sécurité sociale où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. L’UNIRS appelle à participer aux actions et manifestations déjà décidées par plusieurs organisations syndicales de retraités pour le jeudi 6 octobre. L’UNIRS, avec l’Union syndicale Solidaires, agira pour favoriser le regroupement unitaire le plus large et pour faire en sorte que les convergences des actions aboutissent sur des satisfactions dans les revendications.
A la crise économique et sociale de 2008 aux effets durables, s’ajoute la crise des dettes publiques de la zone Euro. Celle-ci et la nature des réponses politiques apportées par l’Union et les états membres menacent en permanence la stabilité de la monnaie commune et l’avenir de l’Union Européenne. Les conséquences sont lourdes pour les salariés.
Face à l’atonie de la croissance et à l’aggravation de la crise des dettes de la zone Euro, le gouvernement a prévu d’annoncer le 24 août des « mesures destinées à réduire le déficit de la France ».
La situation nationale est préoccupante. Les politiques menées et le faible niveau de croissance ne réduisent pas le chômage et mettent en cause la cohésion sociale et la solidarité :
• Le chômage reste très élevé, bien au-dessus de ce qu’il était avant 2008. Le chômage de longue durée s’est accru. La précarité s’est accentuée comme en témoigne la forte proportion d’embauche en CDD de très courte durée.
• La situation des moins de 25 ans sur le marché du travail s’est particulièrement dégradée.
• La politique fiscale est inéquitable et épargne les plus hauts revenus. Les revenus du travail sont plus mis à contribution que les autres revenus. Les suppressions d’emplois aveugles dans les fonctions publiques mettent en péril la qualité du service rendu. Les réformes sociales, telle celles des retraites, font porter l’essentiel des efforts sur les salariés et accentuent les inégalités. Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits publics sont urgentes.
L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale.
D’ores et déjà, l’intersyndicale estime indispensable l’intervention des salariés. Elle se réunira le 24 août au soir pour envisager les suites à donner. Celles-ci viseront à débattre avec les salariés des solutions à apporter et à organiser avec eux l’action pour faire pression sur le gouvernement et le patronat.
Paris, le 18 août 2011.
Les annonces gouvernementales franco-allemandes ne vont rien résoudre sur le fond, pire elles vont alimenter une spirale dépressive au détriment des peuples.
L’Union européenne et les gouvernements, sous l’emprise des marchés financiers, veulent imposer une politique d’austérité généralisée pour réduire les déficits publics.
Ce sont pourtant les gouvernements qui ont créé ces déficits à coups de réduction d’impôts et de cotisations pour les entreprises et les particuliers les plus aisés.
Ils ont, de plus, creusé ces déficits en rachetant les énormes dettes privées des actionnaires, banquiers et spéculateurs. La dette publique est donc en grande partie illégitime et ce n’est pas aux populations de la payer.
L’inscription de la « règle d’or » du pacte euro-plus dans la loi fondamentale des Etats, le flou sur le taux de taxation des transactions financières, et l’incertitude sur la façon dont va s’opérer l’harmonisation franco-allemande de l’impôt sur les sociétés, présagent de l’approfondissement de la gouvernance ultra libérale de l’Union européenne. _
Les bonus et les dividendes records, les paradis fiscaux florissants, les armes financières de spéculation massive, vont continuer de prospérer et d’extorquer les richesses produites par les salarié-e-s.
L’exigence d’un autre partage des richesses est la seule réponse alternative légitime.
Elle exige une autre répartition entre salaires et profits, un droit effectif à l’emploi par une réduction du temps de travail avec embauches correspondantes, accompagné d’un nouveau statut du salarié, une réforme fiscale radicale, et le développement des services publics.
Il faut un moratoire immédiat du paiement de la dette et un audit citoyen, afin de déterminer la partie illégitime qu’il convient d’annuler. Il faut mettre fin aux exonérations d’impôts des plus riches, taxer véritablement les revenus du capital, lutter contre la fraude fiscale et les spéculateurs.
Il faut également la socialisation du système bancaire, la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux, en articulant impératifs écologiques et garanties sociales pour les salarié-e-s. Les mobilisations nationales et européennes à venir doivent porter ses exigences pour sortir réellement de la crise.
Le 17 août 2011
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Stupeur à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP). Vendredi 29 juillet, une aide-soignante de cet hôpital de l’Assistance publique (XVe) a menacé de mettre fin à ses jours. « Elle a enjambé une rambarde et appelé un collègue en lui disant qu’elle allait se jeter du 5e étage. Des membres de l’administration sont montés et ont négocié avec elle », raconte Xavier Vabois, secrétaire général de la CGT de l’Hôpital Pompidou.
Finalement, plus de peur que de mal. Le geste de l’aide-soignante, la semaine dernière, a cependant été jugé assez sérieux pour déclencher hier matin un comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT). A l’origine de cet appel au secours, un différend sur les aménagements de temps de travail. « Compte tenu de la période estivale, on ne pouvait pas complètement satisfaire sa demande », explique Christian Poimbœuf, le directeur des ressources humaines de l’AP-HP. « Nous travaillons à flux tendu. Ce n’est pas le premier événement de ce genre à Pompidou. Il y a un an et demi, un employé a lui aussi menacé de sauter. Un infirmier, bien que mordu jusqu’au sang, l’a retenu », souligne Xavier Vabois, de la CGT.
Dans un communiqué, le syndicat SUD-Santé fait le lien direct entre les réorganisations actuelles dans les hôpitaux parisiens (suppressions d’emplois, fusion de services, etc.), la tension qui en découle et ce geste. « Des personnels à bout de nerfs, les larmes dans les yeux, n’ont plus d’autre issue que de fuir, soit l’hôpital, soit la vie… », écrit ce syndicat. Et de préciser : « Plus de 3000 postes ont été supprimés, 3000 autres suppressions sont annoncées. Combien faudra-t-il de suicides pour les arrêter? » La direction des ressources humaines, quant à elle, temporise. « A l’unanimité, le CHSCT a pris la peine de poursuivre ses travaux et d’examiner s’il existe un lien entre les conditions de travail et ce geste. Rien ne permet aujourd’hui de faire ce lien », souligne Christian Poimbœuf. Pourtant, un document interne à l’AP-HP, dont nous avons obtenu une copie, sème le doute. Daté du 21 avril 2011 et intitulé « les Enjeux RH (NDLR : ressources humaines) des mois à venir », ce document fait le point sur les « orientations RH retenues dans le cadre du plan stratégique 2010-2014 ». Autrement dit, les mesures qui doivent accompagner la réorganisation des services de l’AP-HP et les suppressions d’emplois. Il était destiné au directeur de ressources humaines, tout juste arrivé, afin de lui dresser un panorama des dossiers à traiter.
A la rubrique « les risques professionnels et les conditions de travail », la direction des ressources humaines met le doigt sur les « risques psychosociaux, avec en toile de fond le sujet des suicides ». Un peu plus loin et à demi-mot, l’AP-HP évoque même France Télécom-Orange, entreprise qui a souffert d’une grande vague de suicides ces dernières années. « La ligne est très délicate à tenir afin de ne pas tomber dans le syndrome d’autres grandes entreprises », écrivent les services de ressources humaines.
Source : Le Parisien
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Un accord obtenu avec la Bred sauve l'organisme créé à l'initiative de Xavier Bertrand, et rejeté par une partie de la profession.
C'est l'histoire d'une prévisible descente aux enfers et d'un incompréhensible sauvetage in extremis. L'Ordre des infirmiers, boycotté par une large majorité de la profession, alllait se déclarer en cessation de paiement au 29 juillet. Quand sa banque lui a soudain accordé un répit… politique ?
Créé en 2006 par Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, cette instance corporatiste devait faire régner l'ordre dans une profession éclatée entre une minorité de libéraux et une majorité de salariés, de très nombreux syndicats, de nombreux exercices sans diplôme, une concurrence étrangère…
Imposé par la loi après un vote contesté, l'Ordre a d'emblée suscité une fronde dans la profession, qui compte près de 500 000 personnes.
Doté du pouvoir de faire la justice et capable de retirer le droit d'exercer, l'Ordre a été vu par beaucoup comme une institution rétrograde et inutile. Le caractère obligatoire de l'inscription au tableau de l'Ordre a froissé, le prix de la cotisation (75 euros) aussi.
Faisant fi de cette impopularité, l'Ordre s'est lancé en 2009 avec un budget faramineux de 38 millions d'euros annuels, a mis en place un mastodonte administratif, avec des antennes régionales et départementales, des cadres à Paris payés 7 000 euros bruts…
La présidente, Dominique Leboeuf a même passé commande d'un travail sur l'identité visuelle de l'Ordre à son propre frère – un contrat à 20 000 euros.
Malgré le risque de sanction, une majorité d'infirmiers a choisi la désobéissance : seuls quelque 100 000 d'entre eux sont inscrits au tableau, et moins de 60 000 sont à jour de cotisation.
Nora Berra : « Il faudra envisager une adhésion facultative »
Mois après mois, le budget prévu était dépensé, mais les recettes ne rentraient pas. Quand il est devenu évident que l'Ordre allait dans le mur, début 2011, les politiques ont commencé à mettre leur nez dans ses affaires. A la demande du ministre de la Santé, Xavier Bertrand, la cotisation est abaissée en mars à 30 euros pour les salariés (mais 150 euros sont demandés aux sociétés d'infirmières).
Puis la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, menace :
« Si l'ordre ne parvient pas à convaincre les professionnels, il faudra envisager une adhésion facultative pour tous les infirmiers. »
L'Ordre semble lâché alors par ceux-là même qui avaient voulu sa naissance… mais sera finalement sauvé in extremis, grâce au bon vouloir de sa banque, la Bred, qui lui a octroyé une ligne de crédit de près de 8 millions d'euros.
Changement de position de la banque en un week-end
Début juillet, la présidente, acculée, démissionne, et David Vasseur, l'un de ses vice-présidents qui assure l'intérim, se demande comment il va réussir à payer les salaires des quelque 140 salariés fin juillet.
Le 21 juillet, Xavier Bertrand écrit directement à François Pérol, le
président du directoire des Banques populaires - Caisse d'Epargne, maison
mère de la Bred. « Un ministre qui s'adresse à une société privée pour
lui demander de sauver une autre société privée… c'est troublant »,
commente Thomas Duvernoy, rédacteur en chef du site Actusoins.
D'autant que, « coup de théâtre », la demande fonctionne : durant le week-end, la banque change de position et accepte le plan de restructuration de l'Ordre.
Est-ce que le fax de démission de David Vasseur, envoyé le vendredi au président de la République, a eu une influence ? François Pérol, proche de Sarkozy et patron du groupe dont fait partie la Bred, a-t-il accédé à une demande politique ? Interrogée, la banque invoque le « secret bancaire » et refuse de s'exprimer sur les dossiers de son client.
En septembre, ce sera quitte ou double
Seul David Vasseur, qui n'aura passé que trois semaines à la tête de l'institution, a livré sa version à Rue89 :
« J'ai écrit à Sarkozy car je pensais que c'était à l'Etat de liquider l'ordre, mais il ne m'a pas appelé. Bizarrement, le lendemain, je vois que mon successeur a eu un entretien téléphonique avec la banque et obtenu un sursis jusqu'en septembre. »
Le plan de restructuration, qui consiste à amputer l'Ordre des deux tiers de son personnel et des quatre cinquièmes de ses structures locales, a soudain paru crédible à la Bred… qui l'avait pourtant sous les yeux depuis un moment.
« En septembre, ce sera quitte ou double », remarque David Vasseur. Lui juge « réaliste » que l'Ordre engrange 50% d'adhérents en trois ou quatre ans, sauf si « la profession refuse de prendre son indépendance, et ce sera la seule en Europe ».
Le jugement peut sembler incongru, alors que l'indépendance vis-à-vis du politique a justement fait défaut à l'Ordre et que ce sauvetage l'a discrédité encore plus aux yeux de nombre d'infirmiers.
Pour l'observateur qu'est le rédacteur en chef d'Actusoins, la partie est loin d'être gagnée :
« L'Ordre s'est aliéné un nombre incroyable d'infirmiers, y compris ceux qui y étaient favorables au départ. Et son budget de survie ne lui permettra même pas de prouver son utilité. Le déficit de confiance est phénoménal. »
Pressions sur les « contre-Ordistes
Alors, pour faire rentrer les cotisations, l'Ordre peut toujours continuer ses pressions et conditionner l'obtention d'un travail à ce paiement, ce qui se produit déjà auprès des jeunes diplômés et dans certaines régions…
« Même si on est hors la loi, on refusera d'adhérer quel que soit le prix », dit un responsable du syndicat anti-Ordre Résilience. Localement, certaines situations peuvent devenir dramatique. Comme Claude, libérale dans le Rhône, qui va cesser son activité, « cassée » :
« Je suis la contre-Ordiste de mon patelin, alors on me fait une mauvaise pub, et je perds mes patients ! Une collègue a porté plainte contre moi pour détournement de “patientèle”, j'ai été traitée de criminelle pendant plus d'une heure alors que je n'avais jamais eu de problème avant. On vous dit que vous êtes incompétente car vous êtes pas inscrite à l'Ordre ! »
Le syndicat Résilience conseille à la Bred de ne plus financer à perte l'Ordre, et demande au gouvernement son abrogation.
Source : Rue 89
Extrait du courrier adressé à Sarko par l'ex président de l'ONI
.................Le seul service public que puisse rendre l'ONI est de disparaître !
Une vingtaine de blouses blanches se sont rassemblées hier sur la place Baylac, distribuant des tracts devant l'ancien hôpital de Purpan. C'est la quatrième manifestation de l'été pour les infirmiers des urgences psychiatriques : leur grève a commencé le 12 juillet. « Nous sommes débordés : la population toulousaine augmente, comme le nombre de pathologies, et les effectifs ne suivent pas. Du coup, elles sont mal soignées, et les gens reviennent plus souvent. Sans compter les plus précaires qui vont se faire soigner aux urgences » explique Christophe Malinowski, infirmier. Son service, divisé entre Purpan et Rangueil, est mobilisé à 100 %, hors intérimaires. Ils reprochent à la direction la répartition du budget en interne : « Les fous, c'est tabou, donc la psychiatrie est le parent pauvre de l'hôpital », et les coupes dans le budget : « Sarkozy ferme les vannes », affirme Christelle. Ils demandent donc un infirmier en plus sur 24 heures (soit l'embauche de 6 ou 7 infirmiers), une prime de risque de 100 euros et le remplacement des congés maternité et maladie. « Nous avons vu la direction. Elle nous parle rentabilité quand nous lui parlons humanité, continue Christophe. Les urgences psychiatriques sont une véritable cocotte-minute, prête à exploser à tout instant. Un infirmier pour quinze patients, ça n'est plus possible, on risque des fugues, des agressions qui finissent mal et des tentatives de suicide. Les soins prennent du temps, et nous n'en avons plus assez pour bien faire notre travail ».
Source : La Dépêche.fr