Voici deux vidéos filmées par les jeunes migrants de Ouistreham relatant deux épisodes de gazage mercredi 19 septembre et hier jeudi 20 septembre. (les vidéos sont montées pour éliminer au maximum le visage des protagonistes impliqués dans ces actions)
Dans la foulée de la seconde vidéo, une équipe du CAMO est très vite arrivée sur place et a pu constater que quatre jeunes étaient au sol dont deux avaient perdus connaissance. Avaient ils reçu des coups ? Ce qui est certain, à l’odeur et vu l’état de leurs yeux, c’est que les 4 jeunes étendus au sol avaient été gazés.
Aucun gendarme n’était sur place pour gérer la situation (ceux que l’on voit sur la vidéo étaient repartis).
L’équipe a appelé les pompiers et une infirmière présente sur place a eu le SAMU en ligne. Un des deux jeunes, inconscient, s’était réveillé. Quand au deuxième, âgé de 14 ans, et déjà une première fois gazé la vielle, il est revenu à lui difficilement à l’arrivée des pompiers.
Dans la continuité, un passant est venu copieusement injurier et menacer les 4 membres du CAMO qui venaient en aide et lavaient les yeux des jeunes. « Dites moi où vous habitez, votre nom, je vais bien me souvenir de vous et vous allez vous souvenir de moi ». Il poursuivra plus tard un des membres jusqu’à sa voiture, ouvrant la porte et proférant des menaces.
Les gendarmes à proximité ne sont pas intervenus pour faire cesser les insultes et c’est seulement à la demande des camoliens présents qu’ils ont éloigné et calmé le fou furieux.
A notre grande surprise, quelques temps après, ce même individu échangeait des regards complices et rieurs avec certains gendarmes. Incompréhension totale et peur de ne pas se sentir protégé de la part des bénévoles qui soignaient les jeunes. Les gendarmes ont pris leurs noms, dates et lieux de naissance ; on espère qu’ils ont fait la même chose pour ce personnage virulent.
Au final deux jeunes ont été embarqués vers la gendarmerie. Pourquoi ?
On venait de vivre une longue période de calme sur Ouistreham sans incident notable. Il semblerait que ce soit bien fini et que des violences injustifiées aient reprises.
On essayera encore de nous décrédibiliser et de dire que nous parlons sans preuves, mais cette fois nous avons récupéré les blousons maculés de produits, ce qui a irrité le nez et la gorge des bénévoles ; et les images (vidéo et photo) parlent d’elles mêmes quand on constate l’état de ces jeunes inertes sur la chaussée et leurs yeux rouges.
Gazage, voire tabassage, on attend le démenti et la version officielle mais le doute n’est guère permis. Le pire serait d’avoir, comme d’habitude, une version où ce sont les jeunes migrants qui étaient responsables. Tous les témoignages recueillis par nous disent l’inverse.
On pourra aussi se poser la question sur les gaz utilisés. Les images montrent des jeunes étendus au sol et inerte, incapable du moindre geste pendant un certain temps. Inquiétant !
Rappelons tous les risques, souffrances et injustices subis par une grande partie d’entre eux depuis le début de leur exil : assassinat de leurs proches au Darfour, périls lors de la traversée du désert, tortures et esclavage en Lybie, racket des familles pour payer des rançons et des passages, noyade de certains en Méditérannée, maltraitances en Italie, gelures et mort pour certains à la traversée des Alpes …
et aujourd’hui gazages à Ouistreham !!!!
Aujourd’hui samedi 1er septembre, l’Assemblée Générale de Lutte Contre Toutes les Expulsions officialise le squat du 9 allée du Bosphore à Caen (quartier Folie-Couvrechef).
L’ouverture de ce squat n’est que le début de notre réaction aux attaques des autorités publiques. En cette période estivale la répression ne prend pas de vacances: en deux mois, ce sont quatre squats qui ont été expulsés mettant à la rue des centaines de personnes dont de nombreux enfants scolarisés. En effet, hier, vendredi 31 août, le squat de Venoix, boulevard Gallieni, à été expulsé. Ce sont ainsi une vingtaine d’enfants mise à la rue une veille de rentrée scolaire.
Ces événements locaux en sont que le reflet d’une politique nationale antisociale, xénophobe et fasciste. L’Etat se vante d’accueillir Soixante migrant-es de l’Aquarius et
prétend reloger dignement les familles qu’elle met à la rue. Or ce ne sont que des solutions éphémères!
Seules les familles avec enfants et les femmes célibataires ont le droit à une semaine d’hôtel dans des conditions indignes (pas le droit de cuisiner, mobilier cassé, fuites d’eau…). Ce qui se terminera dans tous les cas par une mise à la rue..
Dans cette époque de précarisation, nous revendiquons l’occupation des logements vides, la régularisation de toutes et tous!
Mettons en acte notre solidarité car elle est notre meilleur arme face à l’indifférence capitaliste !
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