Le comité de défense de l'hôpital intercommunal a fait salle pleine au hall de paris.
Cinq cents places assises avaient été préparées, il fallut rajouter une cinquantaine de chaises, le hall de Paris était comble mercredi soir pour la réunion publique d'information et de soutien organisée par le comité de défense de l'hôpital. De nombreux élus de Castelsarrasin et Moissac, mais aussi des communes de l'Ouest du département avaient pris place dans l'assistance.
La tribune ne manquait pas de panache avec, aux côtés de membres du comité de défense, le président Bernard Garguy de l'intercommunalité Terres de Confluences, les maires de Castelsarrasin et de Moissac, le professeur Kamran Samii, anesthésiste chargé par l'ARS, il y a trois ans, de faire un rapport préalable à la mise en place d'un service départemental d'anesthésie-réanimation, le docteur Nicolas Nesri, chirurgien orthopédiste au CHIC, Daniel Botta, président de l'association des usagers de l'hôpital et le président du comité de défense, Jean-Paul Nunzi. Ce dernier, après les mots de bienvenue adressés à l'assistance par le maire, rappela brièvement que l'hôpital n'avait dû sa survie, dans le passé, qu'à «des actions vigoureuses menées par les élus, les membres du personnel et la population».
Les différents orateurs qui se succédèrent ensuite démontrèrent, témoignages et chiffres à l'appui, que «l'hôpital de Castelsarrasin-Moissac a une particularité qui le distingue des autres petits hôpitaux : alors que, partout où l'accès aux soins hospitaliers est assuré par un petit hôpital, les patients s'y rendent faute d'alternative. À Moissac, le centre hospitalier est reconnu par les familles et les praticiens qui les y envoient. C'est un choix». Autre spécificité de notre établissement, la cohabitation heureuse des secteurs privé et public, «le premier apportant la rigueur et le sens de la clientèle, sans le cynisme, à une structure empreinte de la grandeur du service public» (Professeur Samii).
Augmentation de l'activité dans tous les services
Au fil des interventions furent soulignés l'efficacité, la flexibilité et la qualité de l'accueil et de la prise en charge des patients, l'attractivité sur la patientèle des praticiens qui exercent ici, le dynamisme de l'établissement, sa capacité à réduire son déficit (divisé par deux en deux ans). Et des mises en garde furent prononcées : «toucher à cet ensemble hospitalier et à ses particularités serait une erreur de l'ARS», «la notion de territoire n'existe plus autant qu'auparavant, les gens ont des voitures et ils ne se sentiront jamais contraints d'aller à l'hôpital de Montauban, ils iront dans des cliniques privées si Moissac est dépouillé de ses services». Plusieurs fois l'accent fut mis sur l' «efficience que facilitent des équipes soudées, motivées, locales, dotées de grandes capacités d'adaptation et d'une forte réactivité».
D'autre part, les prévisions indiquent une augmentation de l'activité dans tous les services, activité qui n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui, notamment en chirurgie et malgré une absence de garde à partir de 18 h 30. Notre hôpital est l'un des rares en Midi-Pyrénées à proposer une technologie de pose des prothèses de genoux avec du matériel fait sur mesure pour chaque patient. Au vu de ces spécificités, comment s'étonner que des patients viennent se faire opérer de Laval ou de Paris ? Et si le ministère de la santé préconise une augmentation du recours à la chirurgie ambulatoire (sans hébergement), les chiffres montrent encore l'exemplarité de notre hôpital : 44 % de chirurgie ambulatoire au plan national, 36,79 % à l'hôpital de Montauban, 47 % au CHIC, mieux que la moyenne nationale. Tous les arguments développés par les intervenants s'adressaient à un public conquis d'avance, mais qui est reparti avec la conviction que «nous devons être, toutes et tous, mobilisés autour de notre hôpital».
Source: ladepeche.fr