L'absence des élus a été remarquée jeudi dernier au rassemblement de défense de l'hôpital de L'Aigle. Que font-ils pour le sortir de la crise ?
Son absence a été remarquée jeudi dernier au rassemblement au centre hospitalier mais Véronique Louwagie ne reste pas les bras croisés. Le député-maire de L’Aigle s’est manifesté auprès de l’Agence régionale de santé dans des courriers courtois… mais fermes.
Les élus étaient absents jeudi dernier lors du rassemblement suscité par les syndicats après la mise en demeure de cesser l’activité de chirurgie ambulatoire. Cela ne veut pourtant pas dire qu’ils se désintéressent du problème et Véronique Louwagie, notamment, agit dans l’ombre. Le 3 août dernier, à la suite de la mise en demeure, le député-maire a adressé un courrier à Monique Ricomes, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS).
Elle explique que « cette décision, au moment particulier où l’hôpital de L’Aigle doit déterminer sa feuille de route et ses orientations stratégiques pour l’avenir nous interpelle. En effet, continue la présidente du conseil de surveillance du centre hospitalier, comment est-il possible d’établir une orientation stratégique sur l’évolution des blocs, alors qu’une fin d’activité nous est imposée par l’ARS ? Pourquoi tous les hôpitaux de France sont-ils autorisés, voir encouragés à faire de l’ambulatoire et pas L’Aigle ? ».
« Les plus fragiles seront touchés »
« Profondément choquée de ne pas avoir été informée par l’ARS d’une décision de cette nature ayant un impact majeur pour notre territoire », Véronique Louwagie a de nouveau écrit à Monique Ricomes, le 7 août, en lui rappelant que le 2 juillet dernier lors de la réunion organisée par l’ARS à Caen, elle avait évoqué la situation géographique de l’hôpital de L’Aigle et « vous avez annoncé la mise en place d’une mission d’appui émanant du ministère de la Santé ». Au sujet de la fin de l’ambulatoire, le maire en profite pour lui dire combien elle reste « dubitative d’une décision de cette nature prise quelques jours avant les vacances. La mise en place d’un nouveau dispositif et la brutalité de sa mise en œuvre sans délai ont contribué à déstabiliser les équipes ».
Dans son questionnement, Véronique Louwagie évoque un cas très concret, parmi d’autres. « Vous savez très bien que notre médecin ophtalmologue par exemple n’ira pas opérer ailleurs qu’à L’Aigle. Vous privez donc les habitants de notre territoire d’interventions et d’un suivi local. Ce sont les habitants les plus fragiles qui seront touchés par vos mesures. Alors, est-ce que l’hôpital de L’Aigle aura toujours vocation à répondre aux objectifs du service public et aux besoins du plus grand nombre ? ».
« Pour tuer son chien… »
« En ces circonstances, poursuit le député-maire, « la mission d’appui que vous avez évoqué est urgente. La réflexion ne peut plus s’établir sans elle ». Demandant le début des travaux le plus rapidement possible (Ndlr : sans doute fin août), Véronique Louwagie assure qu’elle veillera à ce que cette mission « ne soit pas de nature à constater une situation qui conduirait ipso facto à des fermetures de services sous prétexte, par exemple, de sous-activité ». Il ne faudrait pas que la mission s’appuie sur la décision de fermer l’ambulatoire et des 700 000 euros de recettes annuelles en moins pour dire que l’hôpital n’est plus viable.
Véronique Louwagie le dit autrement. « Le célèbre adage pour tuer son chien, on dit qu’il a la rage, ne doit pas s’appliquer à L’Aigle », confie le député-maire avant de rappeler à la directrice de l’ARS que lors de sa venue à L’Aigle, le 30 janvier dernier, elle avait soutenu qu’il fallait absolument que la maternité de L’Aigle poursuive ses activités et que son avenir n’était absolument pas remis en cause. De l’avenir de la maternité, dépend celui de la chirurgie, puis celui de l’école d’infirmière. Impossible qu’une personne assumant de telles responsabilités puisse revenir sur ses propres dires…
Tempête sous un crane
En pesant le pour et le contre concernant la fermeture de plusieurs services de l’hôpital, l’ARS doit se dire que l’isolement géographique plaide en faveur du maintien. Mais la démographie médicale incite à trouver d’autres solutions. Tempête sous un crane à l’ARS. « Nous savons que nous avons un souci de démographie médicale et pour le solutionner l’hôpital a lancé un appel d’offres pour le recrutement de médecins étrangers, argumente Véronique Louwagie avant d’afficher sa combativité. Je crois que nous pouvons gagner, mais il faut absolument continuer à se battre car notre situation géographique, notamment, est effectivement une arme en notre faveur ».
Continuer à se battre c’est aussi porter le message de la population aiglonne à la ministre de la Santé, ce à quoi Véronique Louwagie s’attache à faire.
Source: lereveilnormand.fr