Madame, Monsieur les députés et sénateurs
L’ordre infirmier a été voté le 21 décembre 2006 sans concertation de la profession et malgré une opposition massive et publique.
Lors des élections des conseillers ordinaux, les votants ont été de 4.6 à 15% de la profession selon les départements. Les infirmiers ont ainsi démontré que cet ordre ne les représentait pas. Malgré ce simulacre de démocratie, le gouvernement a continué à soutenir cet ordre.
S’en sont suivies de multiples attaques des représentants de cet ordre à tous les niveaux, déconventionnements arbitraires d’infirmières, insultes, menaces, non respect de la loi… Certaines infirmières subissent un chantage parfaitement illégal au recrutement, certains employeurs exigeant l’inscription au tableau de l’ordre préalablement à l’embauche.
Nous n’avons cessé de vous alerter et de vous signifier que les infirmières ne voulaient pas de cet ordre même à 1 euro. Le seul problème n’est pas le prix de la cotisation, il s’agit aussi de démocratie sanitaire et nous ne voulons pas qu’une poignée d’individus décident de notre déontologie, de nos bonnes pratiques et de nos sanctions disciplinaires le cas échéant. Les conseillers ordinaux n’ont aucune légitimité pour nous représenter !
On nous a fait miroiter qu’un texte visant à exonérer les salariés d’une inscription à l’ordre serait voté avant la fin de l’année 2010, il semble aujourd’hui aux oubliettes… Les infirmières, salariées ou libérales, n’attendent qu’une chose : l’abrogation de l’Ordre National Infirmier.
En revanche, nous constatons que le ministre tente tout pour sauver cet ordre. Il négocie avec ses membres une baisse de la cotisation et il traite de ces questions avec ceux la même qui menacent les infirmiers depuis plus de deux ans. Ce qui n’est pas dit, et qui justifie le soutien de l’ordre par ce gouvernement, c’est une volonté d’augmenter très rapidement la cotisation pour y inclure une assurance professionnelle obligatoire. Aujourd’hui redescendue à 30 euros, cette cotisation ne fera qu’augmenter pour absorber les dettes de l’ordre.
Mais quelle est donc cette société d’assurance qui se frotte déjà les mains en imaginant d’assurer toute la profession infirmière et ce, sans aucune concurrence ???
La profession infirmière est fatiguée et plus que désabusée par le peu de considération dont elle bénéficie de la part de la classe politique. Nous attendons maintenant des actions concrètes et nous nous engageons à faire connaître le travail en ce sens de chacun d’entre vous aux personnels infirmiers. Ils sauront s’en souvenir au moment des élections de 2012.
Des propositions ont été faites pour renforcer les prérogatives du Haut Conseil des Professions Para-Médicales ainsi que pour y intégrer un cadre spécifique pour nos collègues libérales.
L’ordre infirmier est déficitaire de plus de 10 millions d’euro, c’est la banque populaire qui a consenti ce prêt mais qui commence à s’inquiéter de la solvabilité de celui-ci. Nous allons donc solliciter toute la profession afin qu’elle explique à cette banque que nous ne paierons pas un centime à l’ordre.
Par ailleurs, plusieurs procès vont avoir lieu contre des représentants de l’ordre, nous pouvons vous assurer de vrais scandales autour des méfaits graves commis par ses membres.
Dans l’attente de votre réponse, recevez, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.
Source : SUD Santé-Sociaux