Les habitants du Haut Nivernais et du sud de l’Yonne seraient obligés de faire 60 à 90 minutes de voiture pour se rendre aux urgences.
Les urgentistes appellent « nuit profonde » cette période qui s’étale entre minuit et 8 heures du matin… Trente maires de Clamecy et de ses environs rendront leur écharpe jeudi pour contester la décision de fermer les urgences de nuit dans cette commune, qui draine un bassin de population important, en plein désert médical.
L’inquiétude des élus est d’autant plus grande que l’ARS, agence régionale de santé, pourrait aussi fermer les urgences de Decize (Nièvre), d’Avallon et de Tonnerre (Yonne) dans le cadre du projet régional de santé 2018-2022 qui sera adopté en juin. Faute de personnels urgentistes, l’ARS doit réorganiser le schéma des urgences à l’échelle de la région Bourgogne Franche-Comté. Les unités totalisant moins de 11 500 passages annuels seraient sacrifiées.
Obligés à de longs trajets jusqu’à Nevers, Auxerre ou Cosne
Par ce coup d’éclat, les élus et des habitants veulent attirer l’attention sur le fait que, faute de médecin à même de répondre aux urgences, les patients du Haut Nivernais et du sud de l’Yonne seront obligés de se déplacer vers Nevers, Auxerre ou Cosne, à une heure de route, voire une heure trente. L’hôpital de Clamecy est situé à plus de quarante-cinq kilomètres de l’hôpital d’Auxerre, et à plus de 70 km de celui de Nevers. Et les sapeurs-pompiers – en majorité volontaires, donc travaillant de garde en plus de leur travail — seront débordés par les longs trajets.
En attendant la venue de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à Nevers, le 1er mars prochain, à laquelle les élus ont prévu de s’adresser, les élus iront jeudi soir, collectivement, aux urgences demandant à être soignés pour « syndrome post-traumatique lié à la fermeture des urgences de nuit ». Vendredi, ils défileront dans les rues de Clamecy. Les commerces devraient baisser rideau en signe de solidarité.
Source: leparisien.fr