Dimanche 15 octobre, des agents de l'hôpital de Millau, dans le sud Aveyron, ont pris la route, à pied, pour rallier Montpellier. Il s'agit pour eux de sauver leur établissement, menacé par la suppression de 47 postes.
De Millau, il faut une heure et vingt minutes en voiture pour rejoindre Montpellier. 113 kilomètres exactement. Pour rappeler la nécessité de maintenir un hôpital dans le sud de l'Aveyron, à Millau en l'occurrence, eux vont parcourir cette distance à pied.
Les agents hospitaliers de Millau ont pris la route dimanche matin. Direction Montpellier et l'ARS, l'agence régionale de santé. La peur de perdre leur établissement leur donne des ailes. La structure en effet est endettée à hauteur de 30 millions d'euros. Conséquence : réorganisation des services, et à la clé, 37 emplois supprimés.
Ils ne veulent pas devenir un sous-hôpital, le leur est parfaitement doté de services performants, aucune raison donc de le sacrifier.
Rejoints par des habitants solidaires car concernés, les personnels marcheront ce dimanche jusqu'au Caylar. Trois autres étapes sont prévues avant l'arrivée à Montpellier vendredi.
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CH de Millau : des soignants en marche jusqu'à Montpellier
Depuis dimanche, une trentaine de membres du personnel de l'hôpital de Millau a entamé une marche de six jours de 110 km jusqu'à Montpellier organisée par l'intersyndicale CGT/SUD de l'hôpital pour protester contre la suppression de 47 emplois.
À l'issue de cette marche de six jours, organisée par l'intersyndicale CGT/SUD de l'hôpital, le personnel soignant devrait rencontrer, vendredi matin, Thomas Leludec, directeur de l'hôpital de Millau au CHU de Montpellier, dont il a aussi la charge. Ils se rendront ensuite à 15 heures à l'Agence régionale de santé de Montpellier pour y dénoncer «la dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité des soins» due au «plan de performance» engagé par l'hôpital depuis cinq ans. Durant cette période, vingt emplois ont déjà été supprimés à l'hôpital de Millau. La direction justifie ses suppressions de postes par sa dette de 30 millions d'euros. Mais pour Christian Barbut, porte-parole du syndicat SUD-CGT à l'hôpital de Millau, cette dette serait directement liée à la politique de santé menée par le gouvernement. Rencontre.
La direction justifie ce «plan de performance» par la dette de l'hôpital. À quoi est due cette dette ?
On parle de plan de performance car on ne peut pas dire «plan social dans le milieu hospitalier, ça ne se dit pas trop. L'hôpital est financé en grande partie par des dotations globales de l'Etat qui sont insuffisantes, il nous manque près de deux millions d'euros en psychiatrie. Mais aussi par le système de tarification à l'acte médical. Ce système de tarification pose problème dans les petits hôpitaux car pour être rentable sur les spécialités, il faut un bassin de population plus important. Une maternité ne peut être rentable qu'à partir de 800 accouchements minimum et nous, nous sommes autour de 300 accouchements à Millau. Avec ce mode de financement, nous sommes forcément en déficit.
Il y a aussi un manque de praticiens dans les hôpitaux remplacés par des contractuels ?
Oui il nous manque des praticiens hospitaliers et comme on doit tourner 24 h/24 et 7 jours/7, on fait appel à des médecins intérimaires et ça a un gros coût pour l'hôpital, estimé à 2.5 millions d'euros. Cela représente la moitié du déficit annuel de l'hôpital, soit 5 millions d'euros.
Des lits ont été fermés dans les services depuis le début du plan de «performance» ?
En cinq ans, on a perdu un tiers de lits. La première étape de ce plan de retour à l'équilibre a été des fermetures de lits. En tout, 44 lits ont été fermés en obstétriques, en médecine et en chirurgie. On a peur que ça ne s'arrête pas là.
Quel message allez vous porter vendredi auprès de l'ARS ?
On va leur dire d'arrêter cette politique de supprimer des emplois, leur parler de la souffrance du personnel hospitalier. Il faut mettre en place des mensualités de remplacement. Cet été, des gens pleuraient au boulot car ils n'en pouvaient plus. Il y a une grosse colère et un vrai ras-le-bol de travailler dans ces conditions. Le personnel paramédical n'est pas remplacé quand il y a des besoins. On a déjà rencontré le maire, les conseillers régionaux, le député, ça n'a rien fait. On a l'impression qu'il y a une telle autonomie décisionnelle de l'ARS qu'il y a une impuissance politique sur la question.
Autre regard
Pascal Mazet, secrétaire USD CGT Santé et Action Sociale en Aveyron soutient l'action engagée par l'intersyndicale CGT Sud de l'Aveyron. «L'État français a mis en place un système qui tue nos hôpitaux de proximité. On nous oblige à faire de la chirurgie ambulatoire : il faut faire de l'activité pour gagner de l'argent mais avec ce système on en gagne quand il y en a beaucoup. Cette politique ne fonctionne pas. Et étant donné que le numerus clausus est bloqué depuis vingt ans, il y a aussi moins de médecins», explique le militant, frondeur du collectif Tous Ensemble.
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Pour un "rétablissement du jour de carence". Dans leur ligne de mire, "le gel du point d'indice dans la fonction publique", qui bloque également leurs rémunérations, l'augmentation de la CSG de 1,7% sans garantie de "compensation pérenne", le "rétablissement du jour de carence en cas d'arrêt maladie" ou encore la suppression de cotisations de retraite complémentaire (Ircantec) "sur le paiement des jours épargnés sur le compte épargne-temps". Des griefs partagés par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui n'appartient à aucune des deux intersyndicales mais appelle également à la grève mardi contre la "dégradation des conditions de travail" à l'hôpital.
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