Mardi matin, près de 300 personnes ont participé à ce rassemblement dans le centre-ville. Une délégation a été reçue par la sous-préfète, avant que les manifestants ne s'invitent à la mairie.
Reportage
Il est à peine 8 h 30, mardi. Dans l'arrière-cour de l'hôpital, une petite centaine de personnes sont déjà rassemblées. D'autres continuent à arriver, tandis que de nombreux agents sont en pleine discussion avec la direction.
Une réunion à huis clos, pour évoquer la restructuration de l'établissement et le projet de mutualisation des services avec l'hôpital d'Aunay-sur-Odon, soutenu par les élus. « C'est un peu une fusion pour mieux diviser », lance une aide-soignante. Comme beaucoup, elle s'inquiète pour l'avenir du personnel et sur le déficit de l'établissement.
9 h, le cortège se met en marche. En passant sous les fenêtres de l'hôpital, les messages de soutien aux agents d'astreinte succèdent aux slogans. « Nous sommes solidaires », crient plusieurs manifestants, pendant que les autres leur répondent par signe, depuis les différents services.
De cette rencontre avec la direction, le personnel n'attendait pas grand-chose. « Olivier Ferrandier, le directeur, nous a dit qu'il n'était qu'un simple exécutant, raconte Jean-Paul Hamel, délégué CGT, représentant syndical, à l'issue de la rencontre. Il nous a confirmé qu'il appliquerait les ordres de l'Agence régionale de santé (ARS). »
3 600 signatures pour la pétition
Quelques minutes plus tard, après avoir arpenté les rues de la ville, le cortège s'immobilise place De-Gaulle. Une délégation rencontre Laurence Béguin, la sous-préfète, et en profite pour lui remettre une pétition lancée depuis une semaine auprès des usagers. « Nous avons collecté 3 601 signatures, expliquent les membres de l'intersyndicale. Nous demandons à la sous-préfète de remettre cette pétition à l'ARS. Nous avons proposé au directeur de le faire, mais il a refusé. »
Parmi les agents hospitaliers, beaucoup font part de leurs désillusions. « Le message de la hiérarchie est « Débrouillez-vous », regrette Magali Glon, une aide-soignante de la maison de retraite. Certains jours, nous sommes deux au lieu de cinq, pour quarante résidents. »
Elle dénonce les modifications dans les congés et le manque de personnel. « Nous ne sommes pas de mauvais soignants, mais nous n'avons pas assez de temps à consacrer aux patients. Nous devons être au service des malades, mais il faut aussi nous respecter, nous, les soignants. »
Après cette brève halte, le cortège, cette fois-ci composé de 300 personnes, reprend sa marche. Direction la rue principale et la maison de retraite du Champ-Fleury. Après ce défilé dans le centre-ville, les 300 manifestants se sont rendus à l'hôtel de ville et se sont invités dans le bureau du maire.
« Les élus municipaux ont bien fait part de leurs craintes et se sont exprimés sur ce sujet, estime un manifestant. Mais il est regrettable de ne pas en voir un seul défiler à nos côtés aujourd'hui. »
Source: ouest-france.fr