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13 février 2019 3 13 /02 /février /2019 09:23

Urgences surchargées, patients en (longue) attente, recherche permanente de lits : les journées des urgentistes qu'ils soient médecins ou infirmiers se suivent et se ressemblent. Nous avons partagé à leurs côtés, le quotidien Centre Hospitalier Universitaire de Caen. 

 

La journée-type d'un urgentiste, au CHU de Caen

 

Mardi 12 février 2019, une journée ordinaire entre vacances scolaires et épidémie de grippe, nous avons pu accompagner un médecin urgentiste. Ce qui est frappant chez ce praticien du CHU de Caen, c'est son calme. Baptiste Boudier s'attend pourtant à une journée encore bien chargée. Rien que ce matin, il doit ausculter une douzaine de patients et surtout leur trouver des lits. A se demander d'ailleurs laquelle de ces deux missions est la plus difficile.

La difficulté, c'est la prise en charge des personnes âgées, qui nécessitent une hospitalisation et stagnent aux urgences en attendant un lit. Du coup, les équipes se retrouvent vite surchargées. Ce matin par exemple, elles ont dû réévaluer 23 patients toujours en attente, c'est l'équivalent d'une unité de soin. A cela s'ajoutent toutes les nouvelles entrées de la journée.

En moyenne, les urgences comptent 150 passages par jour. Alors, en cette période dite "en tension", la direction a activé son dispositif  qui consiste à transférer des patients dans d'autres unités de la région. Au total, une quarantaine de lits peuvent être ainsi utilisés. 
Mais les difficultés ne s'arrêtent pas là pour la chef de service qui doit également faire face à un manque de médecins  : l'équivalent de 6 urgentistes à temps plein.

 

"on rattrape des catastrophes tous les jours"

 

"on rattrape des catastrophes tous les jours" expliquait un urgentiste ce mardi 12 février sur l'antenne de France Inter. La ministre de la Santé Agnès Buzin lui répond "on manque d'urgentistes : je veux bien ouvrir des postes, le problème c'est qu'il n'y aura personne pour les prendre."

 

Le problème, c'est le week-end... et le lundi !

 

Le lundi, la saturation des urgences est à son maximum : aux admis du week-end s'ajoutent les patients qui ont préféré attendre pour ne pas être admis un dimanche. Le premier week-end de février, dans un contexte de pic de grippe et de gastro, le constat au CHU de Caen était alarmant avec des brancards dans les couloirs, des patients entassés dans les boxs, et des délais d'attente de plus de 30 heures.

 

Des patients blessés attendent parfois 3 jours avant de pouvoir être opérés

 

Julie a épaulé sa maman de 79 ans pendant plus de 3 jours au CHU de Caen. Le col du fémur fracturé elle attendait de pouvoir être enfin opérée. Sa fille demande sur Twitter au Président Macron de ne pas oublier le volet Santé dans le Grand Débat.

 


14 médecins dont 3 normands réclament un plan en faveur des Urgences

 

Dans une tribune du journal Le Monde, publiée le 16 janvier, 14 chefs de service hospitalier de toute la France réclament un grand plan en faveur des Urgences. Le professeur Eric Roupie du CHU de Caen mais aussi ses confrères d'Evreux et Rouen sont signataires. Pour eux, "plus d'excuses pour attendre".

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Published by sud-chu-caen

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