Au Havre (Seine-Maritime), l'unité de prise en charge des détenus est toujours ouverte. Une aide-soignante est toujours en arrêt, après une violente agression d'un prisonnier.
En avril 2013, lors de l'inauguration de l'unité Féroé, le manque de personnel avait déjà été dénoncé ( photographie ci dessus ci dessus)
Lundi 23 mars 2015, une aide-soignante en poste à l’unité Féroé, l’unité de prise en charge des détenus au sein de l’hôpital psychiatrique Pierre Janet, au Havre (Seine-Maritime), a été agressée par un patient. Le détenu, âgé de 23 ans, était armé d’une lame de rasoir qu’il s’était procurée en prison. Cette agression a posé (encore) la question de la sécurité des agents du personnel au sein de l’établissement hospitalier. Mais l’unité Féroé, qui peut accueillir jusqu’à quatre détenus, est maintenue.
Les syndicats demandent la fermeture de l’unité
Lors du CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail) extraordinaire, qui s’est tenu jeudi 26 mars 2015, les représentants syndicaux ont plaidé en faveur de la fermeture de l’unité de prise en charge des détenus « jusqu’à ce que les conditions de sécurité du personnel soient satisfaisantes ». Depuis l’inauguration de cette structure en avril 2013, ils dénoncent, tout comme des cadres de l’établissement, le sous-effectif chronique dont souffre l’unité, et, par extension, tous les services de psychiatrie. Au lendemain de cette nouvelle agression, l’ARS (l’Agence régionale de santé) a été, une nouvelle fois, alertée par le directeur du groupement hospitalier du Havre, Philippe Paris.
À l’issue de cette réunion extraordinaire, la direction de l’hôpital Pierre Janet a décidé du maintien de l’activité de l’unité Féroé. Les soins sont assurés par une équipe de volontaires. Trois des personnels dédiés au fonctionnement de l’unité refusent d’y travailler, désormais.
« Il a voulu se faire passer pour fou »
L’auteur de l’agression, lui, a été présenté au parquet du Havre (Seine-Maritime), jeudi 26 mars 2015, à l’issue de sa garde à vue. Il devait être jugé vendredi 27 mars devant le tribunal correctionnel du Havre pour tentative d’évasion, violences et menaces, dans le cadre d’une comparution immédiate. « Mais le prévenu a demandé un délai supplémentaire pour préparer sa défense. » Lors de sa garde à vue, le jeune homme, originaire de Roubaix (Nord), aurait expliqué avoir « voulu se faire passer pour fou » pour pouvoir être transféré dans un autre établissement pénitentiaire. « L’expertise psychiatrique réalisée avant son jugement n’a pas permis d’entériner cette version des faits », affirme un enquêteur. Le jeune prévenu est incarcéré depuis cinq ans avec 14 condamnations inscrites à son casier. Pour cette agression, il devrait finalement être jugé le 5 mai 2015. Dans l’attente de cette date, le prévenu a été incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen (Seine-Maritime).
Source: normandie-actu.fr