Le Centre Hospitalier Eugène Jamot soumis à une fermeture de lits déguisée.
Depuis le 1er janvier, le Centre Hospitalier Eugène Jamot est soumis à une restriction
d'occupation ordonnée par l'ARS.
En effet, il nous a été demandé, sous peine de sanctions financières, de ne réaliser en 2011
que 8307 journées en SSR, alors que le Service comporte 27 lits autorisés, et qu'il peut donc
réaliser 9855 journées au maximum par an.
Cela représente un taux d'occupation de 84,3 %, et revient donc à fermer en moyenne 5 lits.
Notre service ne comporte plus en fait que 22 lits.
De plus, cette mesure n'étant connue que depuis le mois de mars, l'occupation du Service pour
les mois de janvier et février a été beaucoup plus importante, ce qui fait que nous devrons
résorber l'exédent réalisé sur les mois restants.
Ce qui porte notre capacité autorisée autour de 21 lits jusqu'à la fin de l'année.
il est rappelé que ce Service de SSR est fréquenté essentiellement par des personnes âgées
malades domiciliées dans le "secteur" de La Souterraine : cantons de La Souterraine, Dun
le Palestel, Le Grand-Bourg, Bénévent l'Abbaye, plus les communes limitrophes de la
Haute-Vienne et de l'Indre. Depuis que cette mesure est connue, nous avons resserré notre
secteur de recrutement : il y a donc désormais des personnes qui devront être hospitalisées en
convalescence et rééducation beaucoup plus loin de leur domicile.
Malgré cela, notre liste d'attente ne cesse d'augmenter : durant les deux derniers mois, elle
a comporté au minimum 14 personnes le Jeudi 14 avril, et au maximum 27 personnes le
jeudi 5 mai. Désormais, le délai d'attente est de plusieurs semaines, pendant lesquelles les
patients "attendent" dans des Services d'Aigus. Dans ces conditions, il ne nous est plus
possible d'accepter des hospitalisations directes, qui nous sont demandées par les médecins
généralistes du secteur.
Il s'agit d'une méthode de rationnement des soins beaucoup plus insidieuse que les
fermetures "sèches" de lits, comme cela est réalisé ailleurs : à première vue, rien ne se voit :
nous avons en apparence la même capacité, et le même personnel. Tout est dans les comptes,
rien n'est matériel : c'est purement "virtuel". Seuls les malades en font les frais ... sans en
avoir conscience !
Encore plus pervers : s'occuper de 21 malades dans un Service à la place de 27, est nettement
moins pénible pour le personnel. Cela permet donc de faire diminuer la pression (qui s'en
plaindrait ?) ... provisoirement. A la fin de l'année, lors de la préparation du budget, on saura
bien nous dire que, du fait de la réduction de notre activité, il va falloir réduire le personnel,
comme cela se produit partout ailleurs.
Soutien au service public comme Patrick Pelloux Médecin Urgentiste au SAMU